Le feuilleton Khalifa ne connaît toujours pas son épilogue. Un juge britannique a donné mercredi son feu vert pour l’extradition vers la France de l’ex-magnat algérien Rafik Khelifa, une décision susceptible d’appel.
La justice française le recherche dans le cadre d’une enquête sur des malversations présumées au sein du groupe Khalifa, dans les ex-sociétés Khalifa Airways, Antinéa Airlines, (transport aérien), et Khalifa Rent-a-Car (KRC, location de voitures), toutes enregistrées en France.
Le parquet de Nanterre (région parisienne) a ouvert fin 2003 une information judiciaire pour « abus de confiance, banqueroute par détournement d’actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée ».
Rafik Khelifa, 40 ans, n’était pas présent au tribunal de Westminster pour le prononcé du jugement, en raison d’un mouvement de grève des gardiens de prison.
Rafik Khelifa est soupçonné d’avoir détourné de l’argent, des titres et des actifs appartenant aux compagnies du groupe Khalifa, causant ainsi leur liquidation, le licenciement de plus de cent salariés et laissant une dette de plus de 90 millions d’euros.
Trois personnes ont été mises en examen fin mai en France dans cette affaire, dont la femme de Rafik Khelifa. Moumen Khelifa a été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité en Algérie, où il a été reconnu coupable le 22 mars d' »association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux ».
L’Algérie cherche elle aussi à obtenir son extradition. Il a été arrêté le 27 mars en Grande-Bretagne où il s’était réfugié, dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre.
Les avocats de la défense estimaient que Moumen Khelifa ne pouvait être extradé, n’étant selon eux pas formellement poursuivi en France.
Les représentant de la justice française avaient au contraire argué que l’établissement d’un mandat d’arrêt par la France signifiait que la justice française entendait bien le poursuivre.
« Rien ne semble laisser penser que s’il était poursuivi en France, ses droits humains y seraient bafoués », souligne le jugement dont l’AFP s’est procuré une copie.
Rafik Khalifa avait édifié un empire diversifié dans la banque, ole transport aérien, le bâtiment, l’immobilier, la télévision et la location de voitures de luxe avant d’être la chute 2002.
Le 8 mars dernier, Rafik Khalifa aavait été condamné à la prison à perpétuité par le tribunal criminel de la Cour de Blida dans l’affaire dite de la Caisse principale de Khalifa Bank, pour, notamment, association de malfaiteurs, banqueroute frauduleuse et abus de bien sociaux.
L’ancien golden boy est également poursuivi, en Algérie, dans d’autres affaires liées aux filiales du groupe, essentiellement Khalifa Airways, spécialisée dans le transport aérien et une affaire d’importation de stations de déssalement d’eau de mer.
Ali Boukhlef /AFP