Jamais, Aïn El Hammam n’a connu un été aussi monotone et vide en matière de divertissements. Aucun tournoi de football pouvant permettre aux jeunes de se sentir en vacances n’est venu casser la monotonie ambiante. Contrairement aux communes voisines où on a enregistré un certain mouvement, bien que timide, là aussi, Aïn El Hammam ne semble pas décidé à sortir de la léthargie qui la caractérise, depuis trop longtemps. Le conseil communal des sports brille par son absence.Les jours passent et se ressemblent. Si la plupart des communes saisissent l’occasion des fêtes nationales pour organiser des manifestations sportives et culturelles, Ain El Hammam (ex-Michelet) donne l’impression d’être absorbé par des objectifs, autres que ceux que la population attend d’elle. Pour justifier cette inertie, on ne cesse de mettre en avant l’alibi du manque des infrastructures sportives et culturelles, à même d’abriter une éventuelle manifestation. Or, la salle de cinéma qui a reçu à une certaine époque, de nombreux chanteurs et personnalités du monde de la culture, est en train de tomber en ruines sans que personne ne daigne faire un geste pour sauver ce qu’il en reste. Le Centre culturel qui a défrayé la chronique à une certaine époque, est toujours non fonctionnel et devient parfois une aire de stockage de dons aux nécessiteux et parfois une annexe de l’état civil. Pourtant, bien que de dimensions réduites, le terrain de jeu, retenu pour recevoir une salle omnisports, peut, comme il y a quelques années, être utilisé pour l’organisation de rencontres de football, en attendant le début des travaux. La salle de sports en projet, depuis deux campagnes électorales, attend toujours qu’un miracle se produise pour que les travaux soient entamés. Il ne reste aux jeunes qu’à compter sur eux-mêmes et meubler leur temps, chacun suivant ses moyens. Les cybercafés pour ceux qui veulent s’évader quelques temps, les cafés maures pour griller une cigarette “en compagnie” d’un bon café serré, sont les seuls endroits sains qui restent à ceux qui refusent de verser dans l’alcool et la drogue. Les villageois ont la chance de se défouler, de temps à autres, pendant les soirées égayées par des troupes “idheballen” ou alors les “ourar” animés par des D-J, lors des fêtes familiales de mariage ou de circoncision. “Hiver comme été, ici rien ne change, en dehors de la température qui vous glace les os en hiver et vous brûle la peau en été. Alors on tue le temps avant qu’il ne nous tue”, dit un jeune oisif qui n’arrête pas de déambuler et de refaire tous les jours les mêmes gestes, sur le même parcours.
Nacer B.
