» Le gouvernement joue aux pompiers  »

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Le patron des patrons algériens, arguments à l’appui, a fait un tour d’horizon des questions ayant trait à l’actualité économique et financière nationale. Une interview dans laquelle le président du FCE n’a pas du tout mâché ses mots à l’encontre du gouvernement Belkhadem. Ainsi, Réda Hamiani, a, sans ambages, qualifié la stratégie prônée par l’Etat de  » conjoncturelle « . Mieux, l’ancien ministre de l’Industrie, a lâché une phrase lourde de sens, en ce qui concerne la politique générale du gouvernement de Belkhadem.  » Le gouvernement joue aux pompiers dans la résolution des problèmes économiques et sociaux du pays  » a-t-il noté. Alternant entre un plaidoyer fort ( la réévaluation du dinar entre autres) et mises au point ( l’importation des produits de bases, à chaque fois qu’il y a une crise), le numéro 1 du FCE, a démontré encore une fois, qu’il est spécialiste des questions économiques. A une réponse relative à l’ouverture commerciale de l’Algérie, en d’autre termes, le passage de notre pays à la mondialisation, avec tout ce qui peut en résulter, l’orateur, a fait savoir qu’il s’agit, à tort ou à raison, d’un concept avec lequel notre pays, assumera les conséquences, soient-elles positives ou négatives.  » Ce qui est bien, c’est qu’on devient un important pays capable d’exporter, et d’autre part attirer un plus grand nombre de touristes  » a-t-il souligné. Cependant, ce qui fait mal à l’Algérie, ajoute Hamiani, c’est l’envolée, du cours de la monnaie européenne, l’Euro, en contrepartie la chute aussi libre que spectaculaire du billet vert. En effet, dans une analyse des plus remarquables, le même interlocuteur a clairement souligné que ce phénomène financier fera perdre au Trésor algérien des sommes colossales d’argent.  » Nos importations se font en euro, tandis que les exportations en dollars  » a-t-il argumenté. Le commerce extérieur, n’a, au demeurant, fait qu’affaiblir, financièrement le marché algérien. Dans le même registre, la flambée des prix des aliments de base, à savoir le blé et le lait en poudre, au niveau mondial, est du, selon Hamiani, à l’inflation importée.  » On est devant une inflation financière importée, ajoutant à cela le redéploiement de la Chine au sein des marchés mondiaux » schématise-t-il. En somme, et face à cet état de fait, Hamiani se désole de la stratégie actuelle du gouvernement.  » Devant cette conjoncture mondiale, on continue d’appliquer la politique du pompier  » note-t-il. En effet, il est temps, selon Hamiani, d’encourager la production locale, avec comme corollaire, création d’emploi. Donc pour la même source, on ne doit pas, à chaque fois qu’il y a une tension sur un produit de base, se jeter à pieds joints pour l’importer. Concernant la réévaluation de la monnaie nationale, M Hamiani, a via, cet entretien,  » répondu  » au chef du gouvernement. M Belkhadem, avait indiqué, mardi passé que cette procédure engendrera des difficultés aux exportations, d’autant qu’elle seront plus chères. Toutefois, Hamiani, fera savoir que la réévaluation du dinar, est l’une des propositions qui pourront, un tant soit peu, faire face à l’envolée des prix.  » Face à l’inflation, notre proposition pourrait être utile, d’autant que la marge de recette entre les deux monnaies sera réduite  » a-t-il expliqué.

Interrogé sur l’entrée en vigueur depuis deux ans, de l’accord d’association de l’Algérie avec l’UE, M Hamiani, dira que tout le monde prédisait que le marché algérien serait envahi de produits européens,  » mais c’est le contraire qui s’est produit « . Surfant sur les chiffres, il a déclaré que les statistiques ont indiqué que les échanges commerciaux ont connu une courbe descendante. Soit de 60% avant la mise en application dudit accord à 54% après. Hamiani, justifie cela, par notamment l’accaparement des asiatiques des parts très importantes dans le marché algérien.

Salah Benreguia

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