Désintéressement total de la population

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Les partis en lice, qui ont déjà observé une bien curieuse discrétion lors de l’élaboration des listes de candidats, continuent sur leur lancée, et n’osent toujours pas sortir les “grands moyens” pour affronter leur électorat. Du coup, ils demeurent discrets, parfois prudent, souvent, très souvent hésitants.

Au chef-lieu de wilaya, l’affichage outrancier et les grands rassemblements populaires ne sont pas à l’ordre du jour. C’est à peine si certains partis ont osé se produire (timidement) dans de petites rencontres de proximité. Histoire de tâter un terrain électoral devenu sourd à leurs discours.

On pourraient, bien entendre, et mettre cela sur le compte de l’éloignement relatif de l’écheance életorale, laquelle n’aura lieu que dans 20 jours. Mais ce qui est indéniable c’est que les politiques de Kabylie ne savent plus par quelle main prendre cette population qui se désinteresse de plus en plus franchement de leur manœuvres que l’on ne juge pas trop orthodoxes. Ces politiques, et il faut le dire, sort actuellement en mal d’arguments électoraux consistants. Quand un parti reconduit tous ses maires sortants (après toutes les erreurs qu’ils ont commis) et qu’un autre proposons un ex-taulard, pour un mandat de maire, il y a franchement de quoi décourager le plus convaincu des futures votants. Quand le ministre de l’Intérieur refuse de communiquer le nombre exact des inscrits à ce scrutin, donc des votants potentiels, l’opinion publique ne peut qu’être confortée dans ses doutes concernant la transparence de ces élections, et les intentions du pouvoir de gonfler les statistiques si jamais le taux de participation s’avérait en déça de ses attentes. Pire encore, comment expliquer l’entêtement du ministre de l’Intérieur à ne pas installer ( comme il s’empresse toujours de le faire) les commissions nationale, wilayales et communales de surveillance des élection. Cette autre anomalie, serait-elle liée à la première?, le pouvoir est-il en train de s’assurer une porte de secours, si jamais le scrutin vire au fiasco? Ces questions, on le sait pertinement demeureront à jamais sans réponse. Mais cela vaut quand même la peine de se les poser ne serait-ce que pour nous conforter à l’avance quant à l’issue de ces élections, car, avec de telles zones d’ombres, tout serait possible le jour des dépouillements. Alors et au lieu de harceler les citoyens avec des correspondances absurdes et sans intérêt, le “ministère des Elections” aurait mieux fait d’agir dans la clarté, histoire de rassurer un électorat devenu obligatoire à toute forme de consultations électorales.

La Kabylie, connue pour être la région la moins votante du pays ne peut espérer, cette fois, un quelconque sursaut. Les vélleités de manipulation sont trop flagrantes, les partis en lice sont en faillite en matière d’hommes et d’idées, et le quotidien des petites gens ne fait qu’empirer.

De fait, les observateurs s’accordent tous à dire que ces élections municipales ont de fortes chances d’être boycottés par les électeurs kabyles. Déjà que ces derniers ignorent royalement la campagne, alors que dira t-on le jour J.

Ahmed B.

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