La ripisylve étymologiquement, la “forêt de la rive” est l’ensemble des formations boisées présentes sur les rives d’un cours d’eau (oued). Son importance est considérable. “Ecran vis-à-vis des rayons lumineux, elle limite ainsi la température de l’eau et le développement de la végétation aquatique”, a-t-on appris auprès d’un jeune spécialiste en environnement. Les racines des arbres fixent les berges, réduisant l’érosion des terres et servent d’abris à la faune aquatique.
Les végétaux, le sol et les micro-organismes de la ripisylve constituent incontestablement un filtre naturel pour la pollution qui arrive des agglomérations par des rejets toxiques des êtres humains (eaux usées des habitations, des industries, etc.)
Formidable source de nourriture pour la faune aquatique, la ripisylvie abrite aussi une faune et une flore remarquables. De nombreux oiseaux y trouvent refuge : colverts (canards), passereaux, cigognes, hérons, etc.) La ripisylve a donc des fonctions essentielles d’autant plus marquées en milieu de la Kabylie profonde où des surfaces de végétation servent de gîtes à la faune. Sa préservation est donc primordiale. Mais, hélas, dans la wilaya de Tizi Ouzou et aussi ailleurs ces véritables “corridors”, écologiques sont aujourd’hui menacés à cause d’une exploitation sans précaution pour ne pas dire anarchique. L’exemple de l’oued Sebaou et des rivières s’y rattachant en est une parfaite illustration d’un environnement qui se meurt.
Il est temps de réagir notamment à travers ce qu’on pourrait appeler des “contrats de rivière” comme cela se fait dans les pays développés, soucieux de la santé de leur population, en attachant une importance toute particulière à la préservation et la restauration des ripisylves en Algérie particulièrement en Kabylie. Enfin, un peu de logique !
S. K. S.
