“La sculpture pour dire l’identité berbère”

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“L’histoire officielle de l’Algérie ne m’agrée guère. Beaucoup de choses ont été savamment occultées aussi bien dans notre histoire récente (la guerre de Libération, notamment) que notre histoire antique”, Diri Farid, sculpteur bien connu, ne cache, pas sa peine devant le travestissement dont est sujette l’histoire du pays. “Des pans entiers de notre histoire surtout ceux relatifs aux Berbères et au berbérisme sont tous simplement ignorés”, nous dit-il.Que faire alors pour rendre justice à cette histoire avec un grand “H”, sinon user de son art pour rétablir certaines vérités. Révolté, bouillonnant, il a trouvé au début des années 1990, la voie royale pour exprimer sa révolte et dire un “non-artistique” à l’atmosphère politique ambiante.La sculpture qu’il portait dans ses veines depuis sa tendre enfance, éclate au grand jour et l’amène à créer des œuvres qui vont faire rapidement l’admiration de son entourage avant de toucher le grand public lors des multiples expositions organisées par-ci, par-là.“Je sculpte pour “sculpter” d’abord ma personne. Car sculpter me procure un certain bien-être que je ne saurai décrire. Cela me soulage, m’apaise, m’apporte un certain réconfort qu’aucune autre chose ne m’apporte. Je sculpte ensuite pour dire aux gens certaines vérités qu’aucun long discours ne peut exprimer…”. C’est vrai, à voir les sculptures de Diri, on ne peut pas l’empêcher de dire qu’il s’agit bien là de la “sculpture politique” même si ce nom n’existe pas. Engagé, l’art de Diri, l’est à plus d’un titre. Chaque sculpture est un message fort destiné à secouer l’inertie des gens et la bêtise des bien-pensants, là, il est question de la justice, ici, de la concorde civile, ailleurs, du colonialisme mais partout de la culture et de la civilisation berbère. Honneur aux rois numides, aux femmes kabyles, aux us et traditions berbères mais surtout au combat pour la reconnaissance de l’identité berbère.La trentaine, natif de Tifra, Diri Farid en sculpteur sur bois, accompli, attend patiemment mais avec assurance que son œuvre attire l’attention des connaisseurs.

Boualem B.

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