“Il devra être beau, gros et doté de cornes, papa !”

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l C’est donc inéluctable ce fameux mouton de l’Aïd quelque soit le prix à payer dans cette contrée de Maâtkas où les ménages qui ont décidé de boycotter cet événement se comptent sur les doigts d’une seule main. Cependant, c’est beaucoup plus que toute autre considération que les pères de familles continuent à effectuer ce “sacrifice”, il n’en demeure pas moins que ce n’est guère facile de faire fi de la volonté des enfants, du moins pour les pères de famille qui veulent en finir avec cet onéreux rendez-vous. Ces derniers, sont en effet, devenus des inconditionnels du mouton de l’Aïd, surtout qu’entre-eux, ce ne sont pas des petites provocations infantiles qui manquent, du genre “mon papa nous acheté un mouton beau, grand et doté de grandes cornes !”. Et puis, casser le tabou en soi dans un village est quasiment un sacrilège pour bon nombre de cas. “Honnêtement, je voudrais bien m’en passer, mais comme les enfants ne l’entendent pas de cette oreille autant emprunter de l’argent pour les satisfaire”, résumera en substance un père de famille fonctionnaire de son état.

C’est dire que l’effet de groupe engendré par cet événement religieux et social n’aura épargné personne même les couches les plus démunies. Ainsi, le désir des enfants est incontestablement un ordre pour la plupart des familles. Ainsi soit-il !

Idir Lounès

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