l Le 12 janvier 2008, les pouvoirs publics n’ont pas respecté la symbolique de la date de Yennayer. Bien au contraire, il a lancé l’événement : “Alger capitale de la culture arabe”, censée être le prélude à une renaissance de la culture arabe à partir de l’Algérie, dont on occulte la Culture, l’Histoire et toutes les valeurs civilisationnelles originelles. C’est ce qui ressort d’un communiqué du Mouvement culturel berbère (MCB), parvenu hier à notre rédaction.
En effet, les animateurs du MCB affichent leurs mécontentements sur cette manifestation car, le choix de la date n’a pas été fortuit. Il s’agit, selon eux, d’une prétention du ministère de la Culture et de sa périphérie. Depuis 1962, le pouvoir a essayé toujours de faire éliminer les symboles berbères à tous les niveaux : A celui politique, le sapement de l’héritage de Abane Ramdane, le cerveau et l’architecte de la Révolution algérienne, et salir la mémoire parce qu’il était Kabyle, avait aussi imprimé une vision moderniste, démocratique et sociale.
Sur le plan historique, les rédacteurs du communiqué évoquent la destruction du mausolée de Massinissa à El-Khroub. En matière d’arts et littérature, « on a voué aux gémonies Kateb Yacine et promis un pogrom à son œuvre parce qu’il a défendu courageusement tamazight contre ses compatriotes arabophones intolérants », ont-ils, encore souligné. Au niveau administratif, on peut citer un lexique des prénoms pour nouveaux-nés d’où sont proscrits les prénoms berbères. Au niveau scientifique, « on veut occire Mouloud Mammeri dont on veut détruire l’héritage en voulant imposer l’arabe ». En outre, le MCB constate que le peuple algérien est en droit de demander des comptes sur son argent dépensé pour cette manifestation. « Ses avantages doivent être révélés et ses enrichissements culturels connus ». Un peuple miné par la misère au quotidien mais toujours fier de son histoire et de ses traditions. Et la langue amazigh n’a rien bénéficié de ce programme.Son statut actuel est une place dans le ghetto d’une langue marâtre alors qu’elle constitue la matrice d’unification du peuple algérien depuis des siècles. Enfin, le MCB ferme la parenthèse « D’Alger, capitale de la culture arabe » pour se tourner vers l’avenir. Il lance un appel à tous les Berbères afin de célébrer dignement et solennellement Yennayer ce 12 janvier 2008 pour dire et affirmer qu’aucune force ni aucune pression ne les fera dévier du combat de la renaissance amazighe de notre patrie.
Ahcène Hadjam
