Velléités et réalités

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L’industiel Issad Rebrab, lors de l’une de ses interventions publiques, a donné comme illustration de l’extrême indigence du secteur du tourisme d’affaires, le fait que des investisseurs étrangers en Algérie élisent domicile…au Maroc  » là où existent des terrains de golf « , a-t-il ironisé.

Et l’on peut en dire autant du secteur du tourisme en général, végétant depuis des décennies dans un total marasme.

Certes, l’état de sous-développement qu’accuse le tourisme chez nous, mérite quelques circonstances atténuantes dont évidemment la décennie noire mais aussi la place de second rôle que lui avaient accordé les plans de développement des années 70.

Néanmoins il est à se demander aujourd’hui si la prise de conscience existe réellement quant à la nécessité économique de se pourvoir de la stratégie idoine et de la volonté politique surtout d’y remédier ?

Interrogations que légitimeraient en effet deux types de considérations. La première touche à la tyrannie de la rente pétrolière dont on sait qu’elle grise tellement notre système de gouvernance que celui-ci n’arrive pas même à concevoir une quelconque autre source de revenus.

Une réalité objective pour une grande part, au demeurant si l’on considère le degré de développement de ce secteur dans les pays voisins qui ont la  » malchance  » de ne pas avoir autant de ressources énergétique que l’Algérie.

Un fait qui lorsqu’il se conjugue avec l’état d’indigence en matière de gouvernance des pouvoirs publics rend des plus aléatoires les impératifs les plus basiques de développement du tourisme algérien. A savoir, entre autres, la réhabilitation et/ou la privatisation de l’infrastructure hôtelière, la formation d’un personnel qualifié, dont une véritable élite de managers, la réhabilitation du tourisme côtier sujet à une véritable clochardisation qu’exacerbent l’incivisme et l’insécurité…

La seconde considération qui entre en jeu dans la problématique a trait au poids grandissant des archaïsmes sociaux et culturels.

Il est, en effet, plus que pertinent de s’interroger si les pouvoirs publics auront le courage nécessaire de heurter la mentalité bigote évoluant à tous les niveaux de la société et de l’appareil d’Etat en “promouvant” un secteur de loisirs par définition.

H. O

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