Abdellah Oumekhlouf, un artiste aux chansons qui marquent marquent

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C’est l’époque où les fins de saisons des figues sont rendues tristes par le retour encore douloureux des émigrés vers les usines ou les mines de charbon en France.

Et sur un air de Hanifa, une voix emphatique de Mohand Saïd Oubelaïd et quelques vagues notes de Salah Saâdaoui, une chanson que vous êtes seul à entendre et qui emplit le ciel étoilé du village.

Et la mélodie s’engouffre quelque part dans votre subconscient pour refaire surface au gré des méandres de la vie et vous remettre en mémoire votre jeunesse ou votre premier amour.

Les chansons de Abdellah Oumekhlouf sont des chansons qui marquent, c’est-à-dire qu’il vous suffit de les écouter une seule fois pour qu’elles restent à jamais gravées dans votre mémoire, c’est-à-dire aussi que chaque fois que vous les entendrez par la suite elles feront instantanément remonter en vous toute l’ambiance qui a prévalu lors de la première écoute.

Le chanteur Abdellah Oumekhlouf, de son vrai nom Abdellah Makhlouf, est âgé de 43 ans, marié et père de quatre enfants.

Il est natif d’un village de la commune de Kendira dans la wilaya de Béjaïa et gagne sa vie en tant qu’entrepreneur en bâtiment. La chanson et la musique bien qu’elles accaparent la plupart de son temps restent son violon d’Ingres.

C’est à l’âge de 12 ans qu’il a commencé à gratter les cordes de sa première guitare faite d’un bidon d’huile de vidange, d’une planche en guise de manche et de fils de pêche.

Ses idoles étaient et restent toujours Aït Menguellet, Chérif Kheddam, Hammidouche, Hanifa et Farid Ferragui.

Son premier public a d’abord été les oiseaux dans les champs, puis ce sont les jeunes qui venaient chaque fois de plus en plus nombreux se regrouper autour de lui à l’orée du village.

C’est vers l’âge de 20 ans qu’il a commencé à écrire les textes de ses propres chansons et à leur composer, à l’aide de son luth, des musiques de style oriental, “inspirées, confie-t-il, de ses aînés tels que Akli Yahiathen ou Salah Saâdaoui”.

Enfin, son talent de chanteur reconnu, il s’est mis à animer des fêtes familiales dans son village ou dans les villages avoisinants.

Mais son premier véritable gala, il l’a donné en 1984 à Maghnia, alors qu’il y effectuait son Service national, “devant pas moins, précise-t-il, de 5 000 spectateurs lors d’un hommage rendu à un général de l’ANP”.

Son quatrième album, mis en vente il y a quelques semaines, intitulé Wissen matechfit, comprend six chansons lesquelles traitent de sujets différents les uns des autres comme l’amour, le souvenir ou la justification des errements par le fait de l’ambition ou du destin, et même si chacune d’elles porte un titre bien particulier, le générique Wissen matechfit pourrait toutes leur convenir. Abdellah Oumekhlouf a également mis en vente un VCD de six clips.

Le produit vaut vraiment la peine d’être visionné pour non seulement le best of de ses chansons et les danses qui les accompagnent mais aussi pour la beauté féérique de la façade maritime de Béjaïa qui y est mise à l’honneur.

B. Mouhoub

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