Environ 100 à 120 maisons se sont “agglutinées” à proximité de la route qui va du pont de Kallous à Chabet Yekhlef et Benharoun.
Le village est bitumé et doté d’une décharge publique accessible à plusieurs directions et qui plus est, largement fréquenté par les transporteurs qui ne réfléchissent pas à deux fois pour s’y engager.
Diaba reste tout de même une zone rurale, qui a des atouts certes, mais qui mène un combat sans répit pour l’amélioration des conditions sociales de ses habitants.
“Nous savons que le pays est riche et qu’il dispose de considérables réserves de changes, mais ce qui demeure une richesse palpable pour nous, c’est l’adoption d’une politique de création d’emplois”, lance un habitant de Diaba.
Le fléau du chômage est marquant à Diaba, les jeunes représentent la tranche dominante de la population. Faute de travail, ils font la grasse matinée et veillent jusqu’à des heures tardives de la nuit. Les plus chanceux ou les plus hardis ont pu décrocher un emploi dans le secteur privé, étatique, ou comme saisonnier chez des exploitants agricoles.
Un pan conséquent de la population en âge de travailler puise ses ressources notamment du travail de la terre et des métiers artisanaux.
La bouée de sauvetage lancée à leur endroit par l’Etat, à savoir l’incitation à la création de micro-entreprises ne semble pas intéresser les sans-emplois. “La CNAC et l’ANSEJ élisent qui elles veulent, quant à nous, on s’est inscrits mais les portes se sont refermées juste après”.
Une occupation irrationnelle du sol fait que plus de 60% des foyers tendent vers Chabet Yekhlef, le reste tire vers Idemdoumène, ceci n’est pas fait pour arranger les choses, car certains écoliers du primaire sont scolarisés à Kallous, d’autres à Chabet Yekhlef. S’agissant des commodités devant accompagner les constructions à usage d’habitation, l’électrification a été réalisée depuis quelques temps déjà, mais le gaz naturel par contre “est encore inexistant, alors que des localités situées plus loin et sur le même axe en ont”, ajoute notre interlocuteur.
L’été, période des fortes chaleurs et de croissance des besoins, les fontaines de Diaba se transforment en une véritable ruche : scènes où il est courant d’entendre des propos du genre “attend ton tour, je suis là depuis 6h du matin”. Aussi, grâce à une vie en pleine nature, notamment l’adoption aux phénomènes climatiques et la résistance aux épidémies de maladies, le montagnard ne sollicite que rarement les services des médecins. Sinon, renchérira une personne présente lors de l’entretien, “si nous nous portons bien, ce n’est que grâce à Dieu, car les centres de soins de Kallous et de Chabet Yekhlef sont toujours au centre des préoccupations de Diaba”. Diaba, avec ses 600 à 800 habitants, suit peu les informations nationales : rien ne l’intéresse, même pas un baril à 104 dollars, étant donné que cette embellie financière ne s’attaque pas à la précarité.
A. Chérif