La session de l’APW de Tizi-Ouzou, tenue avant-hier à l’hémicycle Rabah-Aissat, en présence du wali Hocine Mazouz et de l’ensemble des directeurs exécutifs de wilaya, a permis l’adoption, par vote, du budget primitif pour l’exercice 2008. Ce budget, qui présente, selon les membres de la commission “économie et finances”, une balance équilibrée en recettes et en dépenses, s’élève à un montant global de 690 471 168,00 DA. Cette enveloppe provient des recettes fiscales, patrimoniales, et des remboursements de la moins-value fiscale et des allocations familiales par la CNAS.
En comparaison au budget 2007, celui-ci présente une baisse de l’ordre de 8,55%, soit un déficit de 44 786 982,00 DA, due à la chute de la taxe sur l’activité professionnelle et la suppression de la péréquation. La lecture chiffrée et l’analyse comparative faites par les uns et les autres ont livré deux appréciations antinomiques sur la cadence de développement de la région.
Pour les élus du FFS, il s’agit d’une récession économique, selon eux, la diminution du budget est un indicateur économique d’un désinvestissement donc d’un recul de l’activité économique, alors que la région ne cesse de demander de l’emploi, d’exprimer des besoins, dans l’attente de production de richesses. Par contre, les élus du R C D imputent cela au départ d’une entreprise importante vers la wilaya de Boumerdès, il s’agit de la société canadienne Lavalin spécialisée dans les canalisations des barrages.
Les élus du parti de Said Sadi, alliés depuis les élections locales du 29 novembre dernier aux élus du parti de Belkhadem, ce qui leur a permis d’ailleurs de prendre la majorité et s’assurer la présidence de l’assemblée,ont d’un côte constitué un bloc politique pendant toute la tenue de la session et de l’autre les élus du parti d’Ait Ahmed et ceux du parti RND de Ahmed Ouyahia, sans alliance formalisée, se sont retrouvés dans l’opposition par rapport aux orientations du président de l’assemblée.
Si les propositions budgétaires des différents chapitres formulées par l’administration ont été presque toutes approuvées par la commission économique et financière composée des élus à l’assemblée et adoptées par vote par l’ensemble des élus, il n’en demeure pas moins que les élus de la majorité RCD et FLN, présidant aux destinées de l’assemblée, ont tout fait pour diminuer le budget alloué au chapitre culture. Alors que l’administration a proposé deux millions de dinars (2 000 000,00 DA) à affecter à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, l’APW à majorité RCD a opposé son veto, appuyée par les élus du FLN. En dépit des efforts musclés des élus du FFS et RND, faisant valoir des arguments tenant la route, pour faire bénéficier d’une subvention la Maison de la culture, le forcing a été vain.
Le caractère antidémocratique des travaux de la commission économie et finances et de l’assemblée,ainsi que la médiocrité des débats, a poussé le groupe RND d’abord à présenter des excuses aux élus FFS via une déclaration lue en pleins travaux de la session, et déclarent retirer confiance au président de l’assemblée.
Le bras de fer semble bien parti entre le RCD et le RND, lequel s’estime trahi selon les termes de l’alliance contractée en novembre dernier. Les questions soulevées inhérentes à certains chantiers à l’arrêt a été l’occasion pour le wali et certains directeurs exécutifs de mettre les choses au clair en apportant des éclaircissements.
Selon le wali, la fermeture de la cimenterie de Sour El Ghozlane,qui rouvrira le 25 de ce mois, et l’approvisionnement des cimenteries de Chlef et de Ain El Kebira seraient les principales causes du ralentissement des projets. Le grand programme de développement de la région exige d’avoir des unités de production localement.
L’impératif d’une cimenterie à Tizi-Ouzou ne doit pas céder aux oppositions des populations sous prétexte de raison environnementales et écologiques,il y a un prix à payer pour le développement. Les répercussions de la révision de la loi de finances ainsi que la fiscalité locale sont avancées par le wali pour expliquer certaines réalités économiques de la wilaya. Il avance un volume d’investissement cumulé satisfaisant, dont le pic atteint en 2006 avoisine les 41 milliards DA. Il ajoutera que 1 000 milliards DA sont prévus pour le programme de développement de la région.
La wilaya de Tizi Ouzou est au vert au niveau macro-économique mais la relance trouve des difficultés à l’échelle micro-économique. Il n’a pas omis d’aborder l’insécurité régnante.
A ce sujet, il affirmera que l’Etat fera tout son possible pour rétablir la quiétude dans la région.
Il dira que 9 bandes organisées et armées se sont spécialisées dans le vol de véhicules,et se seraient partagé le territoire de la wilaya, devenue plaque tournante du crime organisé. Une lutte implacable sera menée contre elles.
Khaled Zahem