Si les premières cartouches l’ont épargné, celles tirées, une année plus tard, ne l’ont pas raté. C’est lors d’une marche vers la brigade de gendarmerie d’Ath Bouyoucef que Mohamed Oulhocine Lamara a été assassiné le 22 mars 2002. Ce jour-là, soit une année après le début des manifestations du Printemps noir, les manifestants demandaient le départ des gendarmes de toute la Kabylie.
Vendredi, les habitants d’Ath Bouyoucef ont commémoré cette triste journée qui a continué à endeuiller une région qui avait payé son tribut, une année auparavant, par la mort de Aomer et de Nadia. Les amis de la famille ainsi que de nombreux citoyens du Arch Ath Bouyoucef, sont venus malgré la pluie, assister à cette journée commémorative. A notre arrivée, nous avons constaté que, contrairement aux manifestations précédentes, les festivités se déroulaient dans la cour de l’école et non dans une salle. Renseignements pris, Smaïl, le père du martyr, nous apprend que l’APC a refusé de répondre, favorablement, à sa demande de mettre un local à sa disposition. Il ajoute par ailleurs : “l’APC actuelle, contrairement à ses prédécesseurs, ne m’a pas aidé à faire face aux dépenses que nécessite l’événement”. Malgré ce contretemps, les organisateurs ont tenu à ce que les festivités se déroulent comme prévu. Ainsi, des photos et articles de journaux sont affichés sur les murs extérieurs d’une classe de l’ancienne école alors que la scène a été adressée au milieu de la cour. C’est là que la troupe théâtrale du groupe “Assirem” se produira avant que le groupe de chants “Thigri” d’Iferhounene ne prenne le relais. Cette année, Mohand Oulhocine a eu droit à deux gerbes de fleurs puisqu’en plus de celle prévue pour fleurir sa tombe, une seconde a été déposée, lors d’une marche pacifique, au pied de la stèle,érigée depuis l’an dernier, sur le lieu de sa mort. Notons le manque de disponibilité de certains qui, hier, étaient de toutes les campagnes contre la “hoggra”.Il est vrai que sept ans après, la douleur ne subsiste que chez ceux qui ont été marqués dans leur chair.
Nacer B.