»Les estimations des autorités sont erronées »

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Lors de son intervention au forum d’El Moudjahid, le président de l’Association de sauvegarde de la jeunesse, Yacine Mechta, a pointé du doigt les autorités en déclarant que le taux de chômage avancé par l’Etat ne reflète pas la réalité tout en soulignant qu’il n’y a pas de statistiques fiables concernant le chômage en Algérie, et ce, en mettant en cause les dispositifs des autorités quant à l’aide et le soutien aux jeunes chômeurs lesquels ne croient plus aux promesses des pouvoirs publics.

 » Il faudrait actualiser le système informatique, aujourd’hui il est quasiment impossible de connaître le nombre exact des personnes au chômage. Prenez l’exemple de la Tunisie où tout est informatisé jusqu’aux registres du commerce. Ainsi, seul un système de ce genre pourrait nous permettre de connaître et d’estimer le taux réel du chômage ainsi que les conséquences et les solutions à apporter pour combattre ce problème majeur « .

Abordant le problème des registres du commerce, il dira  » que l’administration ne soutient pas assez et n’accompagne jamais les jeunes fraichement titulaires de registres du commerce ce qui les mène parfois à ne pas exercer du tout leur activité, et ce, à cause des contraintes administratives dissuasives qu’ils rencontrent lors de leurs multiples démarches « .

Concernant la politique menée par l’Etat quant à la création d’un million d’emplois d’ici fin 2009, l’intervenant explique que les promesses ne manquent pas mais “nous on veut du concret car ce projet nous parait utopique vu l’absence d’investissement ainsi que la politique des PME.” En ce qui concerne la subvention agricole, il dira “qu’il y a un déséquilibre dans la répartition des fonds”. Parlant de l’Office national des statistiques, M. Mechta affirme que les statistiques de cette organisation ne sont guère fiables, vu qu’ils se basent sur des bilans administratifs. Leurs chiffres ne prennent pas en compte les personnes occupant des postes de travail temporaires ainsi que ceux travaillant sans être déclarés.  » Notre mission est de sensibiliser les autorités à trouver les solutions nécessaires et de mettre en place un plan de prise en charge et de formation des jeunes qui quittent tôt l’école sans qualification pour leur redonner une deuxième chance « .

Ainsi, tous les intervenants dénoncent l’absence d’un réseau de statistiques fiable et apte à communiquer des chiffres concrets et réels tout en appelant les entreprises nationales et étrangères qui investissent en Algérie à contribuer à la réduction du chômage en subventionnant l’emploi des jeunes à hauteur de 80 %, et ce en créant des emplois dans la durée. L’association lance un appel à toutes les parties concernées à endiguer le problème majeur qui pousse les Algériens à se lancer dans une aventure incertaine et ce au prix de leur vie tel le phénomène des harragas, ainsi que tous les fléaux sociaux. Ainsi un plan de reforme est plus que nécessaire pour atténuer ce problème majeur pour lequel malheureusement les autorités peinent à trouver une solution dans une Algérie des 120 milliards de dollars de réserves de change.

Merbouti Hacene

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