Le maire accuse deux élus de  »faux et usage de faux »

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Les deux élus RCD à la mairie d’Iboudraren, dans la daïra d’Ath Yenni, tentent de s’adjuger la commission sociale et le poste du vice-président au détriment de la majorité qui y siège. Celle-ci constituée de l’alliance FFS-FLN, se retrouve face à un jeu trouble de ces deux élus de l’opposition. L’usage de griffes  » illégalement établies  » a irrité le maire de la commune. Un député du parti de Saïd Saïdi est pointé du doigt par les membres de l’exécutif communal d’Iboudraren à leur tête le maire, Abdeslam Lakhel qui le l’accuse d’être l’ » instigateur du jeu trouble auquel se sont adonnés les deux élus issus de son parti « . A en croire Nacer Aït Saïdi, président de la commission sociale, les deux élus se sont rappelés de leur statut d’opposant le 2 avril dernier, soit au lendemain de la commémoration de la mort au champ d’honneur du colonel Amirouche et du colonel Lotfi. Une commémoration qui n’a pas été sans susciter de divergences entre le fils du colonel Amirouche et les membres de l’APC d’Iboudraren, localité natale du « Lion du Djebel « .

D’ailleurs, deux dates se sont affrontées lors de cette commémoration. Alors que la mairie avait décidé de la tenir le jour de la mort du colonel, soit le 29 du mois de mars, le fils de celui-ci, avait exprimé son vœu de commémorer la mort de son père le jour d’avant en faisant assister à la cérémonie le wali de Tizi-Ouzou, El Hocine Mazouz et le chef de daïra d’Ath Yenni.

Jusque-là les choses semblaient normales entre les 7 élus de l’Assemblée communale, qui entretenaient une relation ordinaire et paisible.  » Le 2 avril j’étais destinataire de deux lettres de démission de leurs postes dans les commissions, émanant de Abderahmane Aït Ahcène et Mouloud Aït Hamou sans préciser le motif de leur acte », dira le maire d’Iboudraren. Celui-ci souligne que ces démissions ont été suivies d’une déclaration publique signée par les deux démissionnaires dans laquelle ils accusent l’exécutif communal de les avoir marginalisés dans la gestion des affaires de la commune.

Une accusation que réfute catégoriquement M. Lakhel qui met en avant leur participation à la dernière assemblée tenue quelques jours avant la date commémorative du 29 mars.  » Je ne les ai jamais marginalisé, pour preuve, ils ont assisté à toutes les délibérations y compris celle ayant précédé le 29 mars où nous avons eu à débattre de 7 points inscrits à l’ordre du jour qui étaient approuvés par tous les élus y compris ceux du RCD. » Et pour étayer ses propos, le maire met également en avant l’approbation de ladite délibération par le chef de daïra, sans la moindre réserve.

De la déclaration politique à l’usage des griffes illicites

Constatant le peu d’écho qu’a eu leur déclaration politique dont laquelle l’exécutif communal est accusé de les avoir mis à l’écart dans la gestion des affaires de la commune, les deux dissidents se rabattent dès lors sur une campagne de mobilisation auprès des citoyens de la commune en vue de les soutenir pour accéder à des postes de responsabilité à l’APC, dira encore le maire. C’est ainsi qu’ils font parvenir aux membres de l’exécutif leur ambition de briguer le poste de deuxième vice-président de la mairie ainsi que la présidence de la commission sociale, deux postes détenus par des élus FFS.

Face à ces agissements, le maire décide alors de riposter en procédant à leur exclusion officielle de toutes les commissions dont lesquelles ils siégeaient. Une décision qui fut approuvée par le chef de daïra en date du 3 mai dernier, dira encore M. Lakhel.

 » Cette guéguerre finira par mettre au grand jour l’utilisation de griffes confectionnées illégalement par les deux élus de l’opposition « , signale encore M. Aït Saïdi. Une information que nous confirmera le maire qui nous dira les avoir interpellé sur la question.  » Ce sont des griffes qui ont apparu lors de l’affichage de leurs déclarations des hostilités à notre égard. Dès lors, je les ai interpellé et demandé de les restituer en vue de les détruire, car elles ont été confectionnées d’une manière illégale.  »

Selon M. Lakhel, les deux élus ont, en effet, confectionné deux griffes portants en plus de leurs noms, la mention « Membre de l’Assemblée populaire communale d’Iboudraren  » alors que je n’ai jamais été sollicité pour leur établir des autorisations, ni pour avoir la délégation de signature, encore moins pour leur établir des bons de commande à l’effet de les produire comme c’est l’usage suivant la réglementation.

Face au refus de restitution, le maire engagea alors la procédure, avant de les traduire devant le tribunal pour faux et usage de faux. Une procédure qui ne tardera pas à être effective, dira-t-il, s’ils persistent dans leur refus.  » J’ai sollicité la population que j’ai prise pour témoin dans cette affaire. Ils ont le choix de les restituer de leur propre gré en vue de les détruire, chose que je ferais publiquement d’ailleurs, ou bien de répondre de leur acte devant le tribunal « , a martelé le maire sur un ton ferme. Interrogé sur les conséquences d’une telle crise dans les rapports entre l’exécutif et les deux élus issus du RCD, M. Lakhel écarte l’existence d’une crise de quelque nature qu’elle soit. Et pour étayer ses dires, le maire dira que ces mêmes élus ont approuvé les 7 points inscrits à l’ordre du jour de la délibération tenue le 7 mai dernier.  » Peut-être que c’est le témoignage de leur volonté de repentance ? « 

M. A. T.

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