Un casse-tête, faute d’une embauche suffisante

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Cette dernière reçoit en effet des piles de dossiers atteignant parfois 1 mètre de hauteur, comme pour toutes les actions à caractère social mises en place par l’Etat en faveur des démunis — et se voit traitée de “tous les noms” au moment de l’affichage de la très mince liste des heureux retenus.

Dans ce sens, les chiffres obtenus au niveau du service social de l’APC de Lakhdaria parlent d’eux-mêmes et illustrent parfaitement le déséquilibre existant entre les besoins exprimés et les disponibilités.

“En chiffres, dira le chargé du service social de l’APC, nous avons réceptionné près de 800 dossiers dans le cadre du dispositif emploi de jeunes, mais 80 seulement ont été retenus, soit 10% de la demande”.

“Aussi, ajoute-t-il, sachant la priorité accordée dans ce programme aux orphelins, lesquels représentent un pan conséquent estimé à 50% de la population ayant manifesté l’intérêt de travailler, le service social n’a donc su que faire des 80 postes mis à notre disposition”.

Devant cet énorme écart, presque 100 fois moins de ce que l’on espérait recevoir, des efforts ont été déployés en direction de la tutelle en vue de décrocher des quotas suffisants pour les années à venir, les agents connaissant un petit bout de la déception s’affichant sur les visages abattus des non reçus.

Le même service social, tient à signaler son responsable, enregistre lors de périodes bien déterminées quelques “cas de nervosité” et “des pics de colère”, survenant lorsque s’achèvent les contrats de 06 mois non renouvelables établis au profit des jeunes recrutés ; ces derniers mal informés s’imaginent que les décisions de prolongation sont du ressort du service chargé de la réception des dossiers.

Mais que ce soit au niveau de la structure d’accueil, ou de l’opinion publique locale tous s’accordent à dire que cette incapacité à pouvoir couvrir ce besoin d’embauche est lié au manque de statistiques précises en la matière, et l’on continue à mobiliser pour Lakhdaria les mêmes moyens qu’elle recevait autrefois.

Lakhdaria s’est multipliée en vies humaines, et en espaces bâtis, exigeant par voie de conséquencen, une revue à la hausse des données la caractérisant par le passé, et leur remplacement par les exigences ayant émergées lors de ces opérations de contact avec le public.

Car, dans ce type de programme visant la tranche d’âge la plus vulnérable de la population, drainant de grandes affluences vers le siège de l’APC, ce dernier n’accueille pas seulement les cinq communes qu’elle regroupe à savoir Zberber, Boukram, Guerouma, Maâlla, et Bouderballa mais aussi les agglomérations lointaines qui lui sont rattachées notamment Tiliouine, Hayet, Guergout, Sebt, Mehouane et Bourebache.

Enfin, il arrive que l’on dénonce au service social quelques noms de personnes aisées qui auraient eu “le culot” de joindre leur dossier à ceux des jeunes sans ressources, lesquels faux chômeurs, terminera le responsable, “sont difficiles à situer socialement car aucun bien n’est enregistré en leur nom”.

A. Chérif

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