«Nous nous dirigeons tout droit vers une autre implosion ! »

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Belaïd Abrika refait surface. Pour défendre son bilan, peut-être. Pour marquer sa présence, assurément. En tous les cas, c’était un Abrika éloquent et imperturbable que celui qui s’est présenté, hier, devant un parterre de journalistes, à l’occasion d’une conférence de presse tenue au siège de la médiathèque à Tizi-Ouzou.

Des sujets qui fâchent, aux projets et perspectives du mouvement, en passant par les inévitables constats des ârchs, la rencontre d’hier était une occasion de retrouver un mouvement que tout le monde, ou presque, semblait avoir oublié.

Un mouvement qui compte faite son come-back en s’associant avec l’image de l’icône la plus respectée de toute la Kabylie : Matoub Lounès. En effet, la date anniversaire de l’assassinat du Rebelle sera célébrée, cette année, en “coopération” entre la CADC et une pléiade d’associations (dont le nombre a frolé la vingtaine !). En plus des activités commémoratives programmées à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, la CADC compte également sur “son” colloque, qu’on annonce grandiose, sur Matoub Lounès, pour marquer l’évènement.

Ce colloque, intitulé “l’impunité en Algérie : La résistance face au silence et complicités”, aura lieu les 18 et 19 du mois en cours. Les autres festivités s’étaleront, quart à elles, du 14 au 25 juin, toujours à la Maison de la culture. Le deuxième volet de la conférence était consacré aux victimes du Printemps noir.

Sur un ton sentencieux, Abrika annoncera que l’Etat a officiellement reconnu 58 cas de martyrs, et ce, en attendant que les autres décès bénéficient du même statut. Concernant les blessés, la conférence communiquera le chiffre de 3 653 dossiers diposés, dont 3 087 examinés et 1 443 reconnus. De fait, Abrika qualifiera le chiffre restant (soit 1 610 dossiers rejetés) d’énorme. Il ajoutera que des dizaines d’autres dossiers sont actuellement bloqués pour falsification de dossiers médicaux et que près de 500 autres demeurent présentement en instance. Dans la même foulée, le sort des 150 cas recensés dans le répértoir des dégâts matériels (commerçant, particuliers… etc) a été également évoqué.

L’orateur dira, avec une notre d’amertume “tous ces dossiers n’ont pas trouvé d’aboutissement. A chaque fois qu’on revient à la charge. “On nous dit que le compte de la caisse consacrée à ces dédommagement n’a pas été alimentée”.

De fait, et pour clore ce chapitre, Abrika précisera que “même si la réparation matérielle a tout de même atteint un stade très avancé, la réparation morale, demeure, quant à elle, au cœur de nos revendications. Seul le jugement des assassins pourrait nous statisfaire à ce propos… !” à t-il conclut.

Le reste de la conférence fût consacré aux questions des journalistes, lesquelles ont essentiellement porté sur le procès des agresseurs d’Abrika qui se déroulera demain, aux perspectives du mouvement ainsi qu’au retour qu’on dit imminent des gendarmes. Pour répondre à ces interrogations, le délégué des ârchs réservera ces propos en cela : “Nous continuerons à nous organiser. Ce qui se passe actuellement en Kabylie est pure manipulation.

Notamment en ce qui concerne la question sécuritaire. la Kabylie n’a jamais adhéré aux thèses islamistes mais on nous a quand même transféré ce phénomène. De toutes les manières, la gendarmerie ne pourrait pas assurer la sécurité de nos citoyens ceux-ci ne lui font plus confiance, et nous, nous réitérons notre refus quant à leur retour.

Pour ce qui est des autres aspects de pourrissement qui se sont installés en Kabylie, je peux vous dire que c’est volontairement programmé et que, malheureusement nous nous dirigeons tout droit vers une autre implosion”.

Ahmed B.

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