Les minutes du procès

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9h00 : La salle d’audience est pleine comme un œuf, la famille Matoub-dont Malika et sa mère-fait son entrée dans la salle accompagnées de membres de la Fondation et des fans de Lounès, Nadia Matoub aussi fait son entrée accompagnée de ses proches, elles prennent, toutes, place au devant sur une même rangée. Des délégués du Mouvement citoyen dont Farès Oudjeddi et Belaïd Abrika, venus soutenir la Fondation lors de ce procès et des dizaines de fans de Lounès sont présents à l’audience.

9h02 : Des policiers et des gendarmes escortent Malik Medjnoun et Abdelhakim Chenoui qui paraissaient en bonne santé. Ils prennent place au banc des accusés, les regard de l’auditoire est braqué sur eux.

9h05 : Le bureau du tribunal fait son entrée, dont des juges, le président de la séance et le procureur général.

9h07 : Le président ouvre le dossier, et commence à faire l’appel aux témoins un par un, sur une quinzaine cités, il n’ y a eu que 5 à répondre présents. La partie civile est présente à l’appel, Nadia Matoub la veuve de Lounès, Malika Matoub la sœur et Nna Aldjia la mère, tandi que les deux belles-sœurs de Lounès sont absentes.

9h18 : Le président du tribunal termine les appels et demandent aux avocats de la partie civile de faire des remarques s’ils le désirent.

9h19 : Maître Hanoune, avocat de Nadia Matoub, fait une intervention afin de justifier l’absence des deux belles-sœurs de Lounès et ce pour raison médicale.

9h21 : Maître Rahem, avocat de la Fondation, prend le relais afin d’émettre des remarques au président.

Il relève l’absence d’experts, ceux chargés de l’expertise balistique et ceux chargés de l’autopsie du corps, mais aussi il relève que des témoins-non seulement ceux s’y trouvant dans le dossier mais aussi ceux, au nombre de 50 figurant-sur la liste remise au procureur général le 7 juillet, deux jours avant la tenue du procès.

9h 23 : Le président d’audience lance l’invitation à la partie civile, afin d’intervenir si elle le désire.

9h24 : Malika Matoub, sœur de Lounès et présidente de la Fondation, passe à la barre.

Elle déclare au procureur que les témoins sont absents durant ce procès, que le tribunal n’a pas pris soin de les convoquer, “pourtant une liste de 50 personnes vous a été transmise, deux heures seulement après avoir reçu (moi et ma mère) les convocations pour ce procès.

La liste vous a été transmise en présence d’un huissier de justice.”

9h27 : Le président, renvoie la question à la présidente de la Fondation et lui demande l’utilité de la liste en question.

9h29 : la présidente de la Fondation signifie au président que les témoins peuvent apporter des éléments nouveaux concernant l’enquête, ils sont directement ou indirectement acteurs de l’affaire.

Malika Matoub demande, à la barre, une vraie reconstitution des faits, une étude balistique, une audition de tous les témoins et la présence des témoins oculaires.

9h30’ : Nna Aldjia, passe à la barre et interpelle les autorités judiciaires de la tenue d’un vrai procès. “Cela fait 10 ans que cela traîne, nous cherchons seulement les assassins de Lounès et les commanditaires.

Je refuse de faux accusés, hors de question d’accepter de condamner des innocents, si cela tennait à moi, ces deux accusés doivent être libérés”.

La salle explose et les applaudissements sont lancés avec des slogans “Ulac Smah Ulac”. N’na Aldjia, continue son intervention et réclame la présence de témoins pour mener une vraie enquête.

9h40 : Le président, suite à l’intervention du procureur général qui a reconnu les remarques apportées à un tel procès, demande le retrait du bureau du tribunal afin de se concerter sur les remarques de la partie civile et des avocats de la défense.

10h02 : La session reprend, le bureau du tribunal se réinstalle.

Le président de l’audience déclare solennellement que compte tenue des remarques et réserves soulevés, le bureau décide du report du procès et rassurer la partie civile d’approfondir l’enquête, de procédera à la reconstitution des faits, d’auditionner tous les témoins, de reporter le prononcé, un tonnerre d’applaudissements retentit parmi les présents.

10h04 : Les policiers et les gendarmes escortent les deux accusés, Medjnoun crie son innocence dans l’audience et dit:“Non, je ne retournerai pas en prison, je n’ai rien fait.”

10h07 : Les lieux sont évacués et les commentaires vont bon train sur le procès et ainsi que sa teneur.

Khaled Zahem

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