Les travailleurs menacent de bloquer l’autoroute Alger-Tizi

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Les 618 “rescapés” de l’ex-Cotitex, recasés dans cette cotonnière, sont en grève depuis une semaine. Les ateliers de tissage, qui constituent l’âme même de l’industrie textile, sont à l’arrêt. Tout comme les autres opérations tels le stockage, le traitement du fil, le teintage, etc.

A première vue, le bras de fer engagé par les travailleurs ne diffère en rien des autres conflits sociaux-professionnels enclenchés ça et là dans les entreprises publiques à caractère commercial. Mais à bien décrypter les tenants et aboutissants du débrayage, on constate que les grévistes se battent sur deux fronts : Ils tiennent tête à leur direction et… à leur syndicat!

La genèse de l’affaire remonte à mars dernier quand un premier mouvement de grève, qui a duré sept jours, avait abouti à une rencontre au siège de la Texmaco pour exiger la tenue d’une AG, en présence de délégués de la direction, du syndicat et des employés ainsi que le payement, à temps, des salaires et l’alignement sur la meilleure grille de salaire possible, tel que proposé par le secteur.

Quatre mois après ces faits, rien de tout cela n’a été concrétisé. Hormis les virements réguliers des salaires, les autres promesses n’ont jamais vu le jour. La situation commençait à devenir tendue. Les travailleurs pensent déjà à recourir à la protestation. Ce sera chose faite dès que la direction et le partenaire social décident d’élaborer un plan social qui n’a fait que raviver le mécontentement du personnel. Selon des représentants des travailleurs, ces propositions de départs volontaires et de retraites proportionnelles sont injustement calculées.

“Le salaire de fin de carrière n’y est pas inclus, et c’est comme ça qu’un collègue à nous comptabilisant 28 ans de bons et loyaux services, s’est retrouvé avec une retraite de 10 500 DA !…” fulmine un travailleur pour exprimer le refus catégorique qu’affichent ses collègues envers ce plan.

De fait donc, c’est toute la cotonnière qui s’est retrouvée bloquée depuis lundi. Ne voyant rien venir, les grévistes ont vite fait de remettre sur le tapis leur “anciennes” revendications : Ils exigent, désormais, qu’une assemblée générale se tienne dans les plus brefs délais.

Selon les mêmes délégués, qu’on a rencontré, la section syndicale de la cotonnière n’a plus aucune raison d’exister, car, soutiennent-ils, elle n’a pu défendre les intérêts des travailleurs. “Il faut la dissoudre et la renouvler. On n’acceptera pas d’autre alternative !” nous dira l’un d’entre eux.

Plus grave encore, les grévistes ont sans cesse répété que si leur démarche de “sensibilisation” entamée auprès des autorités locales n’aboutirait à rien de concret, le conflit risque de se durcir d’une manière qu’ils qualifient de “spectaculaire”. Pour l’heure, nous dit-on encore, ils envisagent de couper l’autoroute reliant Tizi à la capitale.

Ahmed B.

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