Kamel Hamadi chevalier de la Légion d’honneur

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Contacté par téléphone Kamel Hamadi fidèle à sa modestie légendaire, a voulu associer tous les interprètes de ses chansons à cette récompense, Aït Menguellet, Akli Yahyaten… pour ne citer que ces deux-là parmi une liste de plus de deux cents artistes. Il nous a déclaré voir dans cette consécration la reconnaissance de la République à son œuvre et à celle de ses compagnons de route. S. Azem, Cheikh Noureddine, H’nifa et d’autres partis avant qu’on leur rende l’hommage mérité à leur engagement artistique.

Cela a été une occasion pour lui de revenir sur son parcours artistique, il affirme ne rien renier de sa montagne et de sa Kabylie qui l’ont vu naître. Il en parle avec fougue avec cette passion de dramaturge qui l’habite depuis son plus jeune âge. Il énumère ses œuvres comme des enfants chéris et son rapport presque charnel avec l’écriture, le théâtre et l’opérette. Il dit être venu à la chanson presque par hasard.

Ce couronnement a été rendu possible par la persévérance de Rachid Kaci, conseiller du président Sarkozy, qui a soutenu cette initiative. Donnant ainsi une belle leçon de dévotion pour faire connaître et reconnaître la culture de ses parents kabyles. Avec une grande sincérité, il a su présenter le travail de cet artiste sous son grand jour.

Auteur d’un répertoire impressionnant de plus de deux mille chansons, l’artiste a marqué de nombreuses générations de chanteurs et interprètes kabyles. Avec une muse au rendez-vous depuis plus de cinquante ans, l’artiste a traversé les années sans prendre une ride.

Son histoire est un peu un conte impossible ou plutôt un rêve impossiblement réalisable. La rencontre entre un simple ouvrier du textile Zeggane Larbi avec l’art et la poésie. Son destin tout tracé le prédestinait à une vie de cloîtré dans une échoppe de tailleur qui pullulaient dans les ruelles du vieil Alger. C’était sans compter sur les vertus libératrices de la plume.

Kamel Hamadi est né le 22 décembre 1936 dans le village des At Daoud en Haute Kabylie. Vers seize ans, il quitte ce hameau pour Alger, une destination prisée à l’époque. En 1954, flanqué d’un pseudo il cède à ses passions de toujours, écrire, jouer la comédie et chanter. Pendant sa longue carrière artistique il ne se contenta pas que de ciseler des vers et composer des mélodies. Il s’essayera au théâtre et signe bon nombre de chansons pour des opérettes.

Il contribua ardemment à étoffer les programmes de la radio kabyle Radio Chaîne deux.

Yidem yidem ala yafna laemer, sa première chanson est à la fois une levée de bouclier sur une scène artistique kabyle qui se voulait puritaine. Mais aussi une œuvre prémonitoire de sa vie future, puisqu’il a lié sa vie à celle de la chanteuse Nora. Artiste complet, sa vie artistique rejoint sa vie privée pour en faire une longue vie tout court et pleine de bonheur. Une vie faite de talent et d’humilité.

Zahir Boukhelifa

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