»La lutte contre le terrorisme armé ne doit pas se faire au dépens des libertés publiques… »

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La Dépêche de Kabylie : Quels sont les mécanismes ou les critères qui affirment l’existence de la liberté d’expression?

Sofiane Ben Hamida : Les critères pour la liberté de la presse se résument en trois points, c’est d’avoir des lois qui balisent l’exercice de la profession et qui garantissent la liberté de la profession et enfin avoir des garanties pour les citoyens afin de s’exprimer via les médias.

J’ai l’impression qu’il y a eu deux phases : la première est la liberté absolue. Cela c’est le passage d’un paysage médiatique centralisé à un payasge médiatique éclaté.

C’est-à-dire…..

On pouvait dire n’importe quoi et n’importe comment. Ce passage a été une période, à la limite, bénéfique à l’Algérie, en l’occurrence pour les journalistes et à la presse algérienne parce qu’elle permettait une évolution vers une presse professionnelle, institutionnalisée et mature. Par contre, j’ai constaté ces dernières années que la presse algérienne a connu une régression remarquable, mais mon impression générale c’est que les pouvoirs publics en Algérie ont réussi à resserrer l’étau autour de la presse.

Quel est votre point de vue sur la situation des droits de l’Homme en général ?

La situation des droits de l’Homme est préoccupante parce que vu le poids d’abcès où existent des crises dans le monde. Je prends le cas de l’Irak, de l’Amérique Latine, l’Asie l’Afrique,…Un peu partout dans le monde existe des abcès de fixation où les droits de l’Homme sont bafoués. Là où il y a une situation de crise il y a une tendance à ne pas être vigilant concernant le respect des droits de l’Homme. C’est pour cela que je vous dit que la situation est préoccupante aujourd’hui.

Et en Algérie ….

L’Algérie a connu une avancée certaine. Mais seulement il y a des risques réels. Ces derniers, ne sont pas le fruit d’un quelconque despotisme des pouvoirs publics uniquement mais aussi le fruit de l’existence même d’un groupe terroriste et armé qui menace la population, les institutions algériennes dans leur existence. Cela est un grand danger.

Toute la question est de savoir si on peut être tolérant vis-à-vis des violations des droits de l’Homme du pouvoir sous prétexte de combattre le terrorisme armé.

Je dirai que la lutte contre le terrorisme armé ne doit pas se faire aux dépens des libertés publiques et des droits humains

Existe-il vraiment la liberté d’expression ?

La liberté d’expression existe là où les femmes et les hommes unissent leurs efforts pour l’exiger avec force et détermination. Seulement elle varie d’un pays à un autre, d’un contexte à un autre.

Cette liberté n’est jamais totale ni satisfaisante pour les journalistes dans la vocation est de réclamer plus de liberté. Il sont en première ligne pour la défense des libertés publiques et des droits de l’Homme. Ils les défendront encore d’une manière efficace, et s’ils garantissent une technicité sans faille dans le respect de l’égalité, pour ne pas être fragilisé, est une éthique irréprochable.

Qu’en est-il de la presse tunisienne ?

Tout ce que je peux vous dire sur la presse tunisienne, c’est qu’elle est dans le bourbier depuis longtemps. La situation est dramatique parce qu’elle est totalement muselée.

Entretien réalisé par N. B

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