Vacances à la kabyle

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Le mot « vacances » est entré, depuis longtemps en kabyle, sous la forme lfakans ou livakans, d’abord avec le sens de “vacances scolaires”, puis, de “vacances” tout court, c’est-à-dire de « temps de repos » et surtout de « loisir ». Comme ailleurs, en effet, vacances riment avec relâche, amusement… Mais qu’on voit comment les gens passent leurs « vacances », on se demande si cette définition correspond bien à la réalité. En fait, il n’y a que quelques privilégiés, ceux qui possèdent suffisamment de ressources, pour s’offrir des vacances, dans les complexes touristiques du pays ou, encore mieux, à l’étranger. Le mot « vacances » se conjugue ici avec dilettantisme, voire paresse puisque c’est avant tout le plaisir qui est recherché. Ce type de vacances est réservé aux classes aisées bien que ces dernières années de plus en plus de gens peuvent se rendre dans les stations touristiques. Pour la majorité des gens, les vacances, c’est avant tout l’été, c’est-à-dire la chaleur et ses désagréments. Les vacances, c’est aussi, dans les villages, l’arrivée des citadins, c’est-à-dire principalement des Algérois, et ces dernières années, des émigrés. On se réjouit de revoir les parents et les amis mais on se plaint aussi de l’augmentation de la population car, avec elle augmentent les prix des produits de large consommation. Pour beaucoup de gens encore, les vacances, c’est la période des fêtes, mariages et circoncision : c’est l’occasion de faire bombance et de s’amuser, même si les fêtes occasionnent toujours des dépenses, pour ceux qui les organisent mais aussi pour ceux qui s’y rendent, à cause des cadeaux qu’il faut faire. Depuis quelques années, les jeunes se rendent à la plage, grâce aux navettes des bus et des fourgons qui font quotidiennement les déplacements vers les côtes. A chacun ses vacances !

S. Aït Larba

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