Les travailleurs en chômage technique

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Tizi-Ouzou vit, cette année, au rythme des conflits sociaux qui semblent prendre place sérieusement dans le quotidien de la ville des Genêts en cet été caniculaire. Après La Cotonniere de DBK dont les travailleurs, qui avaient enclenché pour rappel, un mouvement de contestation, ont eu finalement gain de cause, c’est au tour de la section syndicale de la confection Numidia de monter au créneau par le biais d’une déclaration transmise à notre bureau de Tizi-Ouzou.

Les membres de la section syndicale expliquent que le conflit remonte à l’époque où le processus de privatisation de ladite entreprise à été enclenché “sans explication”. L’un des principaux points de discorde est la mise en congé “technique des ouvriers.” La section syndicale explique qu’elle a “appris avec un grand étonnement et désappointement l’information donnée par la direction selon laquelle la situation actuelle de l’entreprise est très mauvaise, avec une absence totale de plan de charge, ce qui a motivé la décision de mise en congé anticipé et prolongé du personnel, du 19 juillet au 2 septembre 2008, » lit-on sur la déclaration de la section syndicale. Cette dernière indique encore “pourtant l’entreprise a connu un premier trimestre 2008 tout à fait satisfaisant et depuis, l’espoir s’amenuise et malgré toutes les tractations de façade vides de contenu et sans résultat.” Les rédacteurs de la déclaration mettent le doigt sur l’incompétence de certains cadres choisis, “ces derniers n’ont fait que démontrer leur incompetence avérée par un immobilisme inqualifiable et des plus préjudiciables pour la continuité de l’activité et l’avenir des travailleurs,” ajoute la section syndicale de Numidia qui compte une centaine de salariés. Plusieurs revendications sont énumérées. La section demande aux responsables de l’entreprise “de présenter un plan stratégique à court, moyen et long terme pour assurer l’activité et doter l’entreprise d’une visibilité sur l’avenir qui préserve les salariés d’une décision prise en catastrophe et doient ils sont les seuls à subir les conséquences,” avant d’interpeller “solennellement” le directeur de la confection Numidia ainsi que le P-DG du groupe CXH sur les engagements pris lors des dernières négociations concernant la dotation de l’entreprise, le plan de charge, le traitement et la finalisation du dossier de la grille des salaires et le volet social, Toutefois la section syndicale de ladite entreprise dénoncera dans le même document, le manque de concertation et se dit inquiète de la situation de fragilité économique disant: “On ne comprend pas l’absence de plan de charge au mois de juillet.” Sur ce point précis, l’un des cadres de l’entreprise approché fera la déclaration suivante: “Vous savez bien que nous évoluons dans un contexte difficile pour le secteur du textile, nous travaillons beaucoup plus avec les paramilitaires et là encore ce n’est guère évident d’avoir un plan de charge durant toute l’année. Je vous cite l’exemple du 1er trimestre 2008 : au mois de mars nous avons eu une forte commande, nous avons recruté 15 personnes pour satisfaire la charge de travail dans un atelier annexe, c’est ainsi que nous avons pu équilibrer un peu notre bilan.” Notre interlocuteur ajoutera par ailleurs “pour ce 2e trimestre de l’année, il y a eu annulation des commandes, ce qui fait que les ouvriers sont en congé technique.”

Au chapitre de la privatisation, les membres de la section syndicale de l’entreprise confection Numidia disent ne pas être contre, pour eux “l’essentiel est que l’ouvrier soit associé et que des explications soient données pour pouvoir peser le pour et le contre.”

A. Z.

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