Entre activité économique et chômage local

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Nous sommes le week-end et la région est plutôt calme comparée aux jours de semaine. Des villages comme Taâdja, Tala Toulmous, Tala Guillef cohabitent paisiblement.

La zone est entourée de montagnes de “Tala Amara”, “Tizi Rached” et “Fort National” ainsi que “Ouguenoun” La route qui y mène est un peu étroite longée par des eucalyptus. Les ordures qui s’accumulaient il y a quelques jours ont disparu. Nous avons évoqué le sujet dans l’une de nos précédentes éditions, même si quelques déchets jonchent encore le sol. Plus loin des vendeurs de fruits et légumes ont installé leurs étals. En face se trouve Naftal, à côté un vulgarisateur, un café, un ferronnier. Au détour, des enfants jouent au ballon au sein même du parking de l’Eniem. Ici la poste ouvre de 8h à 12h et de 13h à 16h, les jeudis des jeunes sont adossés au mur d’un locale de contrôle technique. Ici, le chômage frôle les 70%. Nous nous adressons au groupe “ici le travail se fait rare, pour en trouver, il faut se rendre à Tizi-ville” nous lance un jeune. Son ami poursuit: “Les loisirs sont quasi inexistants ; il n’y a pas de stade ; les salles de sport ou bien des cybers presque inexistants.” “Les perspectives sont rares, le groupe Alioua offre du travail ainsi que la cimenterie qui se situe de l’autre côté de l’autoroute. Pour jouer au ballon, les habitants du village “Taâdja” doivent se déplacer jusqu’au stade de “Tala Toulmous” ; “La zone offre des perspectives de travail énormes, mais pour les étrangers à la région, “nous, on n’est pas assez qualifiés”, nous dira Ramdane, jeune homme habitant la région.

Il faut dire que la région a pris des dimensions nationales surtout dans les années 90. Le chemin de fer ainsi que le téléphérique pourrait booster encore l’économie de la région. Aujourd’hui, les camionneurs ne travaillent pas, jour de repos pour certains, comme nous l’affirme Belaïd : “C’est rare où l’on se repose. Mes collègues sont partis hier à Sétif et avec cette chaleur du mois d’août vous vous en doutez bien de l’atmosphère qui règne ; les jours de semaine, l’affluence des visiteurs, des acheteurs ne s’estompe que vers 16h.” Le groupe Alioua a étendu son activité sur le plan national d’Alger, par exemple, où il possède magasin de route et l’installation de rideaux mécaniques et manuels. Les villages possèdent une école primaire “Chouchadas Chakri” ; quant aux CEM et lycée, il faut se rendre plus loin soit à Tizi Rached, Tala Amara ou bien Tizi Ouzou. Le problème de la route demeure toujours avec des dégradations de l’état des chemins qui y mènent ; l’hiver, les montagnes qui entourent la zone s’enveloppent d’un marteau de neige qui rend la vue simplement sublime. “Le printemps, place à la verdure. De l’autre côté, l’oued est presque sec : l’hiver n’a pas été clément cette année. On trouve également des exploitations d’orangers, de pruniers ; naguère, c’était plus beau, il y avait de la verdure partout ; maintenant et avec les chantiers et le non-respect de l’environnement, l’état de la nature s’est dégradé ; des arbres ont disparu”, nous confie un sage de la localité. Le café de “Taâdja” est très fréquenté par la population ; là, des vieux et moins vieux se retrouvent autour d’une table pour s’adonner à leur hobby favori : le “domino”. Les vacances pour les écoliers sont synonymes d’oisiveté ; leur seule activité est la plage le week-end. Le calme qui règne durant le week-end est interrompu. Le début de semaine, les semi-remorques venus charger les marchandises, le bruit des usines; c’est une zone à activité dense. Les habitants trouvent leur compte avec cette fréquentation. Ainsi, des marchands de fruits et légumes se sont installés à la sortie des entreprises, proposant leurs marchandises aux travailleurs et riverains ; les restaurants ne désemplissent presque pas.

Notre petite virée nous a permis de constater que la vie est paisible, que la zone vit au rythme des activités des différentes entreprises nationales et privées, permettant de varier entre travail et évasion; le seul hic reste le nettoyage des lieux des ordures car à chaque fois, avec les pouvoirs publics procédant au nettoyage, les déchets ménagers réapparaissent au grand dam des citoyens et des amoureux de la nature.

Hacène Merbouti

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