(Chants féminins de la guerre)
La bibliographie d’expression kabyle vient d’être enrichie et rehaussée d’une nouvelle publication qui s’est intéressé aux isefra de la guerre de libération (54 – 62), un autre genre d’expression populaire de la littérature orale. “Cnna n tilawin n lgirra’’, car c’est de cet ouvrage qu’il s’agit, est l’aboutissement d’un long travail de recherche et de collecte que Ramdane Lasheb, l’auteur, a mené, dans les années 90, dans un espace géographique limité au seul village de Tala Khlil, dans la commune de Beni Doula. «J’ai volontairement limité la collecte à ce village pour mieux montrer la fonction historique de cette poésie : l’apport à celle-ci pour l’écriture des événements», explique Ramdane à ce propos dans l’avertissement.
Quatre-vingt pour cent du corpus édité par le HCA a été recueilli de la bouche des femmes, souligne l’auteur. Beaucoup de celles qui ont composé ces poèmes ne sont plus de ce monde.
Dans sa présentation de l’ouvrage, l’auteur ‘’contextualise’’ son travail. Ce qui permet aux lecteurs, au-delà, d’apprécier ou pas le asefru, d’avoir une idée à propos de l’environnement sociopolitique dans lequel ces isefra ont été composés. «Exception fait au petit opuscule Chants de guerre I de P. Reesink publié par le Fichier de Documentation Berbère sous le numéro 122 (1974), nous n’en connaissons pas d’ouvrage qui traite de cette poésie.
L’œuvre de Ramdane Lasheb est donc, sur ce plan, très originale», relève-t-on de la préface signée par le Dr Said Chemakh.
A souligner que Ramdane a aussi consenti un autre effort intellectuel qui consiste à traduire les 72 pièces en français.
T. O. A
A win yes3an ul idafen
Ghef warrac yefghen
D imseblen di kulci
Djan ixxamen-nnsen
Seg wul zeddigen
Lhan I tlam d tziri
Qui pouvait avoir un Coeur sensible ?
Pour les jeunes
Qui ont tout sacrifié
En volontaires
Abandonnant la famille
La nuit, ils marchent
