D’importantes enveloppes budgétaires sont allouées par l’état chaque année dans le cadre des actions de solidarité initiées à diverses occasions afin de venir en aide aux familles nécessiteuses et aux démunis. Cette année, le mois de Ramadhan, a coïncidé avec la rentrée scolaire, deux rendez-vous de grandes dépenses qui mettront à rude épreuve le budget des ménages algériens, notamment ceux aux revenus moyens et qui plus est, ayant une nuée d’enfants à charge. Une autre catégorie sociale, à savoir les familles franchement nécessiteuses, ne suivit, elle, que grâce aux aides et le soutien sporadiques de l’état. Dans la wilaya de Bouira et comme partout ailleurs, de nombreuses opérations de solidarité ont été lancées par les services sociaux et les autorités locales à l’occasion de ce mois sacré au coude à coude avec la rentrée scolaire et les aléas qu’elle suppose. Les 45 communes que compte la wilaya sont concernées par cet élan de “générosité”
En ce qui concerne le mois de Ramadhan, deux importantes opérations ont été lancés depuis le 1er septembre et se poursuivent actuellement à travers la wilaya. Il s’agit du couffin du Ramadhan et des repas servis au niveau des restaurants Errahma implantés ça et là. L’opération du couffin du Ramadhan concernera cette année 22 282 familles nécessiteuses. Ce chiffre qui ressort du dernier recensement effectué par les services sociaux au niveau des communes, est en baisse. Il était, l’année dernière à hauteur de 24 000. Le DAS interrogé à ce sujet nous dira que “cette baisse peut être expliquée par le fait que dans certaines familles des jeunes garçons et des filles trouvent souvent du travail, de ce fait la situation de la famille s’améliore sensiblement”. L’explication du directeur de l’action sociale tient sans doute la route. Cependant, cette légère baisse est quasiment insignifiante. Le chiffre de 22 282 familles retenues comme nécessiteuses sur une population qui avoisine les 700 000 habitants est inquiétant. Et encore il ne s’agit là que des familles recensées. Beaucoup de familles pauvres ne sont pas recensées par les services de la Direction de l’action sociale. Hallucinant: un petit calcul mental nous permettra de déduire que plus ou moins 20 % de la population est démunie. Encore, faut-il définir le concept “démunie”.
Quel sens lui donner ? Dénué ? En fait, il ne s’agit que d’un euphémisme qui veut dire pauvre.
S’agissant de repas préparés par Diar Errahma, pas moins de 1 800 repas sont proposés aux démunis quotidiennement. Au quinzième jour de Ramadhan, 27 000 repas ont été servis. Ce chiffre est hélas en deçà de la réalité, puisque nombreux sont ceux, qui par dignité, refusent de se déplacer aux Diar Errahma. Par ailleurs et dans le même ordre d’idée, nous apprendrons que 61 161 élèves bénéficieront cette année de l’aide de 3 000 dinars destinée au plus démunis.
Et quand l’on sait que le nombre d’élèves (tous cycles confondus) que compte la wilaya de Bouira est de l’ordre de 156 516, nous ne pouvons qu’être sidérés devant ce taux impressionnant des élèves nécessiteux. Plus de 30 % de nos élèves sont pauvres!
Djamal M.
