Une saignée de plus pour le Tizi-Ouzouéen
Ramadhan tire (déjà !) à sa fin non sans avoir laissé des séquelles sur les bourses… et les nerfs. Des bourses qui seront mises à rude épreuve au milieu de cette semaine à l’occasion de la célébration de l’Aïd El Fitr. A vrai dire la saignée a déjà commencé à Tizi-Ouzou qui est entrée, en fait, dans l’ambiance de l’Aïd il y a déjà quelques jours. A peine se sont-ils remis des dépenses du carême et de la rentrée scolaire que les pères de familles doivent se débrouiller pour affronter cette autre échéance qu’est l’Aïd… La fête des enfants et une autre souffrance pour les parents en ces temps où le pouvoir d’achat reçoit coup sur coup des coups durs doit-on dire. A l’occasion de l’Aïd par exemple, les prix du sucre ont “subitement” flambé pour passer de 52 DA à 70 DA, la farine qui se vendait entre 40 et 45 DA est cédée à plus de 70 DA le kilogramme. En somme, une tournée à travers quelques magasins spécialisés, effectuée jeudi dernier dans certaines localités de Kabylie nous a permis, de déduire que les produits de sucrerie et gâteaux notamment ont connu une assez consistante hausse de prix. Pourtant à la veille du mois de carême Cevital a bien annoncé que les prix du sucre et de l’huile notamment ne connaîtront aucune hausse. Il est certain en fait que les spéculateurs avec leur “art” dans la manipulation des prix sont pour beaucoup dans cette montée des prix de ces produits les plus prisés en pareille occasion qui est l’Aïd. Sinon, il faut dire que même les fruits et légumes n’ont pas enregistré de baisse sensible dans leur prix. Bien au contraire, la tomate est passée à 75 DA, la pomme de terre dépasse toujours les 30 DA/kg alors que la salade demeure intouchable. Qu’à cela ne tienne, cette flambée des prix ne va certainement pas empêcher les Tizi-Ouzéens de passer l’Aïd comme il se doit. En tous les cas, Tizi s’est presque débarrassée de l’ambiance “morose” du Ramadan pour se retrouver dans celle plus animée de l’Aïd, depuis quelques jours, les ruelles de la ville des Genêts ont pris des couleurs. Et ce n’est nullement pas à l’occasion du derby footballistique qui devait opposer hier dans la soirée la JSK à la JSM Béjaïa. Les différentes ruelles et artères de la ville de Tizi, à l’instar d’ailleurs des autres localités telles que Azazga, Larbaâ Nath Irathen, Draâ El Mizan, pour ne citer que celles-ci sont garnies de jouets pour enfants. En fait, les marchands de jouets ont poussé comme des champignons à travers la wilaya de Tizi-Ouzou, et ce au grand bonheur des enfants et leurs parents qui trouvent ainsi au moins un large choix pour faire leurs emplettes. Cela dit, malgré cette abondance de marchandises, il n’en demeure pas moins que les pères de famille sont encore appelés à se serrer la ceinture pour satisfaire leur progéniture qui exige, elle, peu souciante qu’elle est, en fête.
“Il me faudra au minimum 900 dinars pour vêtir mes trois enfants en plus de satisfaire leurs caprices en leur achetant des jouets. Vous vous rendez compte du coût sans parler des autres dépenses faramineuses que nécessite cette fête”, confie un père de famille qui n’est pas au bout de ses peines en dépit de son salaire qu’il touche en qualité de cadre administratif, que peut-on dire alors des simple salariés qui touchent à peine le Smig ?
En fait, malgré la conjoncture économique et sociale difficile dans laquelle se débat une grande partie de la population, cette fête de l’Aïd qui intervient après un mois de privations, est célèbré dans la joie et la convivialité.
M.O.B