Les commerçants se solidarisent avec les voyageurs

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Ce qui a davantage étranglé Krichiche et rendu la population non proportionnelle à la surface occupée, c’est l’implantation sur cette dernière de plusieurs arrêts de fourgons activant vers tous les points cardinaux de Lakhdaria, ainsi que vers de nombreuses autres localités, lesquelles relève Rougi, un commerçant du quartier : “Certaines de ces destinations sont distantes de 35 à 40 km de Lakhdaria”, Certains voyageurs ont la chance de trouver des places disponibles et de voir démarrer le fourgon juste après ; par contre d’autres, selon Rougi “ passent à l’arrêt de Soulafa des moments pénibles à attendre l’arrivée d’un taxieur” les plus solides d’entre eux arrivent à peine à résister à cette dure épreuve, quant aux autres, continue le commerçant ; “ ils souffrent de l’absence d’Abribus, et de sièges pour s’asseoir, aux alentours de l’arrêt.”

Quelquefois, suite à toutes les peines endurées sur ces lieux, on enregistre sur ces derniers des chutes à même le sol d’hommes et de femmes âgées, pris de vertiges après de longues attentes en position debout, lesquels incidents n’ont pas tourné heureusement au drame, grâce signale Rougi, “ à l’intervention à temps des gens présents sur les lieux.” Des moments désagréables pareils, contraignent les commerçants exerçant dans cette partie ouest de Krichiche à se solidariser avec les personnes prises de malaise qui ne sont autres en fait que des clients fidèles venant s’approvisionner régulièrement en divers produits, en leur offrant constamment à boire, en les mettant à l’abri des pluies et du soleil sous leur marquise, ou en leur installant des chaises nécessaires au repos. Krichiche, avec son indescriptible mouvement humain se déplaçant partout et nulle part, ses personnages discutant dans la rue à haute voix tout en étant proches les uns des autres, ses maisons trop collées pour qu’elles puissent garder assez longtemps un secret, ne diffère pas trop des scènes de films du regretté égyptien Youcef Chahine, décrivant un cadre de vie prévalant en milieu pauvre de Oum Dounia.

A. Chérif

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