C’est en ces termes qu’un groupe d’associations féminines soutenu par le Syndicat national des journalistes (SNJ) et le centre d’Alger de la Fédération internationale des journalistes, (FIJ), s’exprime, à travers un communiqué sur le harcèlement sexuel.
Les associations au nombre de dix, estiment que le harcèlement sexuel ou moral «est un véritable fléau qui touche aussi bien les femmes que les hommes.» Tout en ajoutant que, «les hommes sont victimes directes ou indirectes par parentes interposées», elles ajoutent que, «le silence des victimes encourage le harceleur.» Devant ce fléau qui s’accroît au fil des années, les associations féminines organisatrices de la campagne, soulignent que le tabou du silence qui entoure ces pratiques doit être brisé. «Ne pas dénoncer le harceleur, c’est se rendre complice de ses actes», indiquent les associations.
Abordant l’article 341 bis du Code pénal amendé, elles relèvent que cet article de loi permet de saisir la justice, cependant, elle s’interrogent «si cette loi protège-t-elle réellement les victimes ?», car dans les termes stricts de la loi, «le harcèlement sexuel doit être prouvé et dénoncé», ce qui rend, de leur avis «suspectes les victimes qui osent briser le tabou du sexuel». Plus explicite, les rédactrices du communiqué expliquent que, par crainte injustement des harceleurs, «la loi se retourne, parfois contre les victimes.»
Sur ce point, le communiqué fait allusion aux «ripostes» des harceleurs sur la base de la diffamation dont ils auraient été victimes. Plus loin, les associations estiment que, dans ces conditions, «la loi ne peut être appliquée et le silence continuera de régner au profit des agresseurs», car, elles ajoutent que, «le harceleur est protégé par le secret de ses actes, la force du tabou qui entoure le sexuel, la honte et les craintes des victimes et des collègues, l’absence de témoins et l’inexistence de preuves matérielles de ses gestes, paroles et attitudes», et enfin, ce qu’elles appellent «la neutralité-complicité.»
Par ailleurs, les organisatrices de la campagne qui commencera cette semaine et durera jusqu’au 25 du mois prochain, expliquent que «la victime subit les humiliations du harceleur, la pression et l’isolement de l’entourage, la crainte de perdre son emploi, la honte du sexuel, la peur du scandale, la suspicion, la neutralité-lâcheté de l’entourage, les souffrances de la dépression nerveuse», sont autant de facteurs qui rendent difficile l’acte de dévoiler le harcèlement sexuel.
D’autre part, les associations ajoutent que même la presse «est soumise aux contraintes de la loi sur l’information et le délit de presse qui encouragent le harceleur pour l’accuser de diffamation».
Ce qui rend, de ce fait, l’acte de dévoiler les actes d’harcèlement dans les colonnes de la presse est, généralement, suivi de plainte pour diffamation. Cette situation induit, selon les associations, «qu’aucune victime n’osera dénoncer. Plus aucun témoin n’acceptera de témoigner. Plus aucun organe de presse n’informera.»
En outre, les associations, qui comptent engager une campagne de sensibilisation ouverte d’ici le mois de novembre, considèrent que «la lutte contre le harcèlement sexuel et pour la dignité humaine ne doit pas être l’affaire des seules victimes, déjà fragilisées par ce qu’elles subissent.»
Elles réclament, par ailleurs, «une prise en charge de la société et des pouvoirs publics de ces victimes.»
Enfin, ces associations réunies pour la défense des victimes du harcèlement estiment que, «le harcèlement en milieu professionnel est un danger permanent, ne pas le dénoncer est une non assistance à personne en danger.» Pour endiguer ce fléau qui guette, notamment les femmes, les association préconisent «une vigilance permanente». Et pour combattre le harcèlement, «la loi doit protéger les victimes, les témoins et la presse», ajoutent, encore les rédactrices du communiqué.
M. Mouloudj
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