Les gaules dans les hangars

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En effet, il est à rappeler que plus de cinq mille oliviers avaient péri à cause des feux de forêts à telle enseigne que ces pauvres citoyens se sentent déjà ruinés notamment les habitants d’Afir et les hameaux environnants.

Ainsi, en dépit des promesses qui leur ont été données concernant leur indemnisation, les oléiculteurs n’arrivent pas à se relever de cette véritable catastrophe.

“Même si on nous donnait vingt mille dinars pour chaque olivier brûlé, ce sera insuffisant.

Combien d’années faudra-t-il attendre pour les voir se régénérer ?” s’est interrogé l’un d’eux. Auprès une saison ratée suite au mauvais rendement de l’an dernier, voilà encore une autre plus désastreuse.

“Si nous sommes aujourd’hui privés de cette huile, on n’est encore doublement pénalisés. D’abord, on doit acheter l’huile ailleurs car on ne peut s’en passer de sa consommation mais aussi on a perdu cette ressource qui nous permettait au moins de combler le manque de toute l’année”, a ajouté un autre interlocuteur.

On parle d’un plan d’urgence pour les villages de cette contrée ravagée par les flammes. Selon certaines sources, des PPDRI sont au programme car tous les services concernés ont déjà élaboré les fiches, mais les citoyens sont pressés de voir des actions concrètes.

De leur côté, les propriétaires des huileries d’Aït Yahia Moussa craignent une autre saison de vaches maigres. “L’an dernier, notre activité n’a pas dépassé quelques jours. Cette année, on craint une autre saison moins prolifique. Pour le moment, je n’ai pas encore décidé si je vais mettre en marche l’huilerie car il faut attendre pour voir s’il y a au moins des oléiculteurs qui s’y présentent sinon il ne sert à rien d’engager des ouvriers saisonniers”, telle est la réponse de l’un d’eux. En tout cas, dans les villages qui n’ont pas été touchés, il est attendu une saison plus productive que celle écoulée, alors que dans les villages d’Afir et d’Imzoughène et une partie d’Ighil El Vir, les gaules sont rangées dans les hangars. Le prix de l’huile n’a fait qu’augmenter depuis la catastrophe car ceux qui avaient une petite réserve la garderait pour eux. “Impossible de trouver un litre en vente dans cette région. L’huile d’olive utilisée pour l’assaisonnement de quelques plats tel le couscous ou encore les salades est classée dans les produits de luxe”, a noté un amateur de ce produit aux mille remèdes.

Amar Ouramdane

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