Dans un message adressé hier à la Nation, à l’occasion du 54e anniversaire du 1er Novembre 1954, le Président Bouteflika, a estimé qu’à chaque célébration de la date du déclenchement de la lutte armée, » nos cœurs et nos esprits confluent vers ce minaret duquel s’éleva la voix de la justice et jaillirent les prémices de la liberté pour purifier la terre de la souillure de la vassalité et de l’esclavage… « . Le discours du Président s’est focalisé sur la place de la jeunesse dans la construction du pays et son devoir de mémoire. Sur cette question, il a déclaré que, » » Si nous évoquons et rappelons les hauts faits de nos aïeux pour en tirer les enseignements qui s’imposent, nous nous devons de focaliser notre attention sur nos jeunes, dignes successeurs de leurs ascendants, pour les porter à assimiler les leçons, recevoir le flambeau, conserver le legs, sauvegarder les acquis et partant, se lancer dans la dynamique du développement « . Tout en exhortant les jeunes à adhérer à cette démarche, Abdelaziz Bouteflika appelle » à miser sur le travail productif et à favoriser l’activité intellectuelle afin d’exploiter à bon escient les richesses et les ressources du pays et abandonner définitivement les mirages que nous font miroiter les chaînes satellitaires qui ne cessent de faire la propagande à une prétendue prospérité à rechercher outre-mer « .
Selon le chef de l’Etat, la Guerre de libération, d’il y a 54 ans, » fit entrer dans l’histoire notre peuple » qui, en » se réconciliant avec sa conscience et en alliant les moyens de lutte à la justesse de sa cause, parvint à forcer son destin « . Et d’enchaîner par, » se souciant peu des sacrifices consentis, il brava les obstacles, s’arma de patience et de persévérance et finit par rendre sa liberté et sa souveraineté à une nation désormais cramponnée à ses acquis à la faveur d’une unité infaillible à toute épreuve « .
Plus loin encore, Abdelaziz Bouteflika a ajouté que, notre Guerre de libération, » fût le fait le plus brillant et le plus décisif qui mit un terme à la rupture avec l’Histoire « . Cette révolution » enracina et conforta les générations dans leur identité civilisationnelle » et prépara, ces mêmes générations » à prendre leur destin en main pour bâtir, sur les bases jetées par cette Révolution même, l’édifice de l’Etat moderne, un Etat que ses enfants érigèrent sur les vestiges et les décombres de la destruction coloniale « , a encore souligné le chef de l’Etat. Sur un autre plan, Abdelaziz Bouteflika s’interroge » si, sommes-nous fiers aujourd’hui des réalisations matérielles et morales accomplies à l’ère de l’Indépendance dans les domaines de l’économie, de l’éducation, de la santé et autres ? « .
A cette interrogation, il a indiqué, d’une part qu’ » un examen critique et objectif de ce qui a été parachevé dans une période succédant à celle de la politique de la terre brûlée menée par l’occupant, ne saurait qu’encenser l’immense avancée réalisée par le progrès social dans ses multiples facettes « . Et de l’autre, il a ajouté que » l’étendue de ces réalisations ne saurait être saisie qu’à travers une comparaison quantitative et qualitative à l’aune des écarts abyssaux qui séparent les deux étapes « . Mais, a-t-il remarqué, que » nos ambitions et celles des générations montantes nous transcendent pour aspirer à mieux, chose, somme toute, légitime et nécessaire si nous voulons progresser, aller de l’avant et gravir les marches du processus du développement durable « .
Considérant que le retour sur la période coloniale » n’est point pour nous enorgueillir des triomphes de notre peuple… « , Mais, » plutôt pour tirer les enseignements de cet événement crucial qu’est la Révolution de Novembre, laquelle » doit entretenir la lueur qui éclaire nos esprits et stimule nos volontés et s’ériger en modèle de générosité, d’abnégation et d’altruisme « .
Tout en considérant que l’oubli est » une tare qui peut devenir pernicieuse si ce sont nos références et nos fondements qui ont font les frais « , le premier magistrat du pays a souligné que, » la déliquescence des rapports de l’homme à ses valeurs et principes affaiblit le lien social et spirituel des peuples et annihile sa résistance jusqu’à la résignation « .
L’évocation de la lutte armée constitue » une sollicitation renouvelée qui interpelle les consciences pour les mettre en garde contre les périls qui nous guettent et les exhorter à perpétuer la résistance tout en demeurant attachées à leur identité civilisationnelle à l’effet de favoriser les conditions idoines pour la renaissance « , a réitéré le président Bouteflika. Par ailleurs, il a ajouté que, c’est une » renaissance qui émane du génie d’une nation créatrice, productive et innovatrice, mue en cela par une aspiration constante à obtenir des conditions de vie optimales pour ses enfants « .
Abordant la situation actuelle du pays, le chef de l’Etat a souligné que l’Algérie a posé, durant ces dernières années, » les fondements d’un développement global, que ne peuvent dénigrer que les âmes envieuses ou pessimistes. Les réalisations éclatantes accomplies dans la construction des infrastructures de base, des barrages, des universités, des écoles et des logements, ainsi que dans les domaines de l’éducation, de la formation et de la promotion de la recherche scientifique aussi bien que dans la dynamisation de la création artistique et culturelle, outre la stabilité qui confère à l’Algérie davantage de crédibilité sur la scène internationale, traduisent réellement les mutations positives opérées dans le domaine du développement national « .
Plus loin, il a indiqué que » nous témoignons de ces avancées sans verser dans la jactance ou le matraquage médiatique car nous demeurons convaincus qu’il est de notre devoir de servir notre peuple avec la même loyauté et la même détermination dont a fait preuve la génération de novembre « . A propos des choix politique adoptés, notamment la Concorde civile et la Réconciliation nationale, il a relevé que ces choix » nous ont permis de triompher de ces écueils, forts de notre confiance en la justesse de ces options qui sont, à elles seules, à même de rétablir la sécurité, consolider la paix civile, resserrer les rangs de la Nation et acculer les takfiristes qui seront vaincus par la volonté du Tout-Puissant « . Sur le plan économique, il a souligné que » nous allons faire face au séisme économique qui se prépare et à ses répliques préjudiciables, en premier lieu, aux économies faibles des pays en développement « . Notre souci majeur, selon le Président Bouteflika, » est de substituer à la manne pétrolière, la valeur ajoutée du travail productif sur le plan, matériel, intellectuel et technologique, et ce, en puisant dans des alternatives à rechercher dans l’agriculture, et les industries diverses notamment les industries de transformation, et en accordant davantage d’intérêt pour les services et les sources d’énergie autres que les hydrocarbures « .
Synthèse : M. Mouloudj