Le calvaire du samedi matin

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Durant les jours de grande affluence, le nombre de fourgons de transport qui assurent quotidiennement la navette vers la ville des Genêts, s’avère insuffisant pour faire face à cette marée humaine qui investit la station dès les premières lueurs de l’aube. Les plus chanceux, arrivés bien avant sept heures du matin, finissent par se “dégoter” une place. Ce qui récompense leur courage de lève-tôt. Quant à ceux qui ne sont pas soumis à des horaires précis, ils paieront leur arrivée tardive par une attente qui va parfois au-delà de quatorze heures. Sur les lieux, les aires des stationnement, vidées de leurs occupants habituels sont noires de monde. Les taxis et les fourgons ont, en effet, disparu depuis le lever du jour.

Les voyageurs, des étudiants pour la plupart, ont les yeux rivés vers le dernier virage, avant la ville. C’est de là que peut surgir à tout moment un véhicule de transport, revenu de Tizi Ouzou, pour effectuer une autre navette. Un mouvement s’empare alors de la foule. Sans aucun égard aux femmes ou aux personnes âgées, on joue des coudes pour être le premier à monter. Les cris du chauffeur et des voyageurs qui viennent d’arriver et qu’on ne laisse pas descendre se mêlent à ceux des partants. Une situation cocasse lorsqu’on est observateur. Les acteurs quant à eux, ne cessent, comme partout ailleurs, de pester contre “ce bled” et ses habitants. Le ballet prend plusieurs heures avant que les moins forts ne trouvent enfin une place pour Larbaâ Nath Irathen d’où ils transiteront vers Tizi Ouzou.

Le rituel reprendra samedi prochain et les jours du retour d’après les fêtes, comme c’est le cas mercredi dernier. Les plus avertis, prennent la précaution de charcuter leurs vacances et partent un jour à l’avance. Le même problème se posera dans le sens inverse, mercredi après-midi, pour les étudiants et les travailleurs qui rentrent chez eux, après le travail. Pour que ces citoyens contraints d’aller chercher “leur pains” ailleurs, ne se sentent pas abandonnés, l’état (wilaya, APC) devrait mettre des bus à leur disposition, en ces jours de grande affluence.

A.O.T.

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