Une épopée complexe entre histoire et actualité

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n Par Amar Naït Messaoud

En se précipitant à ouvrir sur la manchette ‘’Un coup d’épée dans l’eau !’’, un journal algérien a suscité l’ire d’Ahmed Ouyahia qui ne s’est pas empêché, dans son intervention jeudi devant les députés, de dénoncer cette vision ‘’masochiste’’ des choses.

En tous cas, l’actualité du marché pétrolier qui est gagnée, depuis l’été dernier, par une fièvre térébrante n’a pas manqué de faire rappeler aux pays producteurs mono-exportateurs leur devoir de procéder à des révisions déchirantes en matière de choix économiques et de politiques d’investissement. Le baril de l’or noir a perdu depuis le mois d’août dernier plus de 100 dollars ! Un défi à toute logique commerciale auquel s’est greffée une crise financière mondiale qui, aux yeux de beaucoup d’analystes, remet en cause les fondements du capitalisme débridé.

La relation ‘’charnelle’’ entre l’Algérie et le pétrole a débuté, dans une belle épopée, il y a plus d’un demi-siècle. La nature a doté notre pays d’immenses réserves pétrolières et gazières dont on n’a sondé qu’une partie. Depuis le milieu des années cinquante, sous la domination coloniale, le destin économique et social du pays sera progressivement transformé en fonction de la fortune qui sera réservée à l’exploitation d’une énergie, certes connue depuis longtemps par l’homme, mais que l’humanité a toujours rêvé de produire à l’échelle industrielle.

C’est en 1859 qu’un audacieux entrepreneur américain fit forer par un forgeron, au voisinage des suintements d’huile de Oil Creek, en Pennsylvanie, un puits de 23 mètres de profondeur d’où sortit le pétrole par mètres cubes. Ce fut alors la ruée vers l’or noir. Les Américains en firent rapidement leur industrie nationale.

 » C’était l’époque où l’on ne demandait au pétrole brut que son huile lampante, successeur, pour la lumière du soir, de l’huile de baleine ou de colza, et un peu de lubrifiant grossier. On se débarrassait comme on le pouvait, par le feu ou par l’abandon. La lampe dite  » au kérosène  » fit la conquête du monde jusqu’en Extrême-Orient « , note Henri Weiss dans son ouvrage intitulé ‘’Le Pétrole’’.

Quelques vingt années plus tard, la ténacité des inventeurs rendra viable le projet de la voiture automobile fonctionnant au carburant fossile qu’est l’essence issue du pétrole. La demande en ce produit deviendra de plus en plus grandissante à travers l’Europe et l’Amérique. D’autres produits raffinés extraits du pétrole brut commençaient aussi à être utilisés.

Arriva par la suite le moteur diesel ainsi que le chauffage par brûleurs, à huile combustible, qui obtint ses premiers succès sur les chaudières de navires.

La gamme des huiles de graissage, de viscosités variées, fait son apparition, ainsi que paraffines et vaseline, brais et cokes de vaseline de pétrole.

La seconde Guerre mondiale jouera un rôle de premier plan dans le volume d’utilisation et la diversification des domaines d’application des carburants et combustibles.

L’extension du parc automobile, l’alimentation énergétique des chars et les nouveaux produits issues de l’industrie chimique ont donné un véritable ‘’coup de fouet’’ à l’industrie pétrolière et à la politique des nouvelles explorations.

Cette marche impétueuse de l’énergie pétrolière, avec les nouveaux besoins et les nouveaux rythmes de vie suscités dans les différents milieux de la société, fera entrer l’humanité dans la période contemporaine que certains appellent l’ère chimique.

Une nouvelle étape dans l’évolution de l’humanité

En l’espace de quelques décennies, le pétrole est devenu une source d’énergie indispensable à la vie économique moderne. Dans la plupart des cas, il est devenu tout simplement irremplaçable même si des efforts intenses sont fournis par les scientifiques pour mettre en place des énergies alternatives moins coûteuses, moins polluantes et surtout plus sûres en matière de longévité, car, nous savons que le pétrole et le gaz sont des matières fossiles, donc non renouvelables.

La plus grande consommation mondiale de pétrole est localisée surtout en Amérique et en Europe en raison de l’avancée technologique de ces deux continents.

Si les premiers puits de pétrole sont forés en Amérique et que le raffinage et la consommation ne sont pas très éloignés des sites d’exploitation, il en sera tout à fait autrement à partir des années cinquante lorsque les découvertes pétrolières au Moyen-Orient commençaient à livrer leurs produits.

L’éloignement des zones de production par rapport aux points potentiels de consommation a fait naître de nouveaux besoins et de nouvelles activités : transport de

pétrole et de gaz bruts par oléoducs et gazoducs jusqu’à des sites de raffinage situés parfois à des milliers de kilomètres ; création de ports pétroliers pour le transport de la marchandise par voie maritime ; déplacement des techniciens et ouvriers vers des lieux de travail éloignés, parfois désertiques et création d’écoles spécialisées dans la chimie des hydrocarbures et des sciences connexes (géodésie, pétrochimie, géologie,…).

Avec la production des énergies dérivées, telle que l’électricité, et l’extension des domaines d’application du gaz et du pétrole à tous les aspects de la vie moderne, la dépendance de l’humanité vis-à-vis de cette source d’énergie devient non seulement réelle mais aussi fort inquiétante. Les plus grandes inquiétudes sont nourries évidemment par les pays qui consomment le plus grand volume de cette énergie, à savoir l’Amérique et l’Europe.

Les États-unis produisent 20 % de l’énergie mondiale (1,6 milliards de Tep : tonnes équivalent pétrole) et en consomment plus de 25 % (2 milliards de Tep). Premier producteur mondial de pétrole et deuxième de gaz naturel (2,4 % et 3,2 % des réserves mondiales seulement), ce pays est aussi le premier importateur d’hydrocarbures : 400 millions de pétrole et 60 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an environ.

Le Sud, Texas et Louisiane, reste en tête de la production nationale, mais, en dépit de l’apport appréciable du pétrole d’Alaska (20 % du total), la production stagne. Par contre, le charbon a un bel avenir : les États-unis (2e producteur et exportateur mondial) détiennent 23 % des réserves planétaires ; il fournit 55 % de l’électricité du pays et sa part dans le bilan énergétique (25 % actuellement) est appelée à s’accroître.

Outre les gisements et les sites d’exploitation terrestres, le pétrole a pu être extrait du sous-sol marin et produit sur des plates-formes off-shore comme c’est le cas principalement en mer du nord et dans le Golfe du Mexique.

La géographie multiple du pétrole

La répartition géographique de la production mondiale de pétrole est aujourd’hui assez étendue. Elle va de l’Alaska jusqu’à l’Indonésie en passant par l’Afrique du Nord, la Russie, le Moyen-Orient et la mer Caspienne.

La grande production en Amérique du Nord est localisée dans les sédiments des Plaines centrales et le long du Golfe du Mexique ainsi que sur la plate-forme littorale. Elle s’étend sur de nombreux Etats : Kansas, Oklahoma, Arkansas, Mississipi, Louisiane et surtout Texas qui fournit environ 40 % de la production totale des États-unis. L’exploitation gagne le nord du Dakota.

Le pétrole a crée ou développé dans la Plaine centrale des villes comme Oklahoma City où les derricks s’élèvent même dans les avenues, Dallas, Tulsa qui est qualifiée ‘’capitale mondiale du pétrole’’ et où l’on retrouve de multiples revues et instituts de pétrole.

Les réserves de l’Ouest, le long des Montagnes Rocheuses dans les Etats de Montana, Wyoming, Colorado sont mises en valeur. En Californie, les forêts de derricks s’étendent vers les déserts de l’intérieur et s’avancent en mer pour exploiter la plate-forme continentale ; la Californie produit un cinquième du pétrole des États-unis.

Le Canada a mis en exploitation des gisements dans l’Alberta qui se sont développés à la faveur des conduites dirigées sur les régions de Winnipeg, Toronto et Vancouver.

Le Mexique est aussi un grand producteur de pétrole avec les exploitations de Tampico Panuco, Tuxpan et Puerto. Ses réserves prouvées sont de 7382 millions de tonnes de pétrole, et ses réserves potentielles sont de l’ordre de 35.000 millions de tonnes. Les réserves vénézuéliennes en pétrole sont évaluées à 8.088 millions de tonnes dans la ceinture du fleuve Orénoque, autour de la lagune Maracaïbo et sur la plaine orientale en frontière avec la Colombie.

Les pays du Moyen-Orient détiennent les plus puissantes réserves du monde. L’Arabie Saoudite à elle seule détient 34 milliards de tonnes, soit le quart des réserves mondiales. Sa production journalière atteint parfois des pics de 10 millions de barils tandis que ses revenus pétroliers varient de 20 à 40 milliards de dollars par an.

En tous cas, avec l’Algérie, la Libye, les pays du Golfe et l’Indonésie, un nouveau ‘’croissant fertile’’ des temps modernes semble se dessiner. N’oublions pas toutefois qu’un nouvel épicentre de gisements pétroliers est en train d’être mis au jour autour et à l’intérieur de la mer Caspienne, ce qui explique, du moins en partie, les troubles politiques entretenus en Asie centrale particulièrement en Afghanistan.

L’Algérie est classée comme producteur moyen de pétrole. Elle est le sixième producteur mondial de gaz naturel (GNL et GPL). ‘’De 1971 à 1978, le pays a utilisé l’extraction, principalement du gaz, et les profits accumulés par les exportations d’hydrocarbures nationalisés dans la Sonatrach, tant pour développer rapidement ses moyens propres en matière d’énergie- raffineries, centrales électriques, réseau de gaz naturel-, que pour tirer les devises nécessaires à son industrialisation. On attribue généralement à la chute des cours du brut de 1986 les origines de la crise d’une économie ‘’rentière de pétrole’’, note André Prenant.

Le Plan de valorisation des hydrocarbures (Valhyd) conçu en 1977 a essayé de valoriser les hydrocarbures en développant le raffinage au-delà des besoins nationaux, en récupérant condensats et gaz de pétrole, mais au prix d’emprunts auprès des partenaires américains qui doublèrent, en 1978/79, l’encours de la dette extérieure.

En 1991, une loi votée sous le gouvernement Ghozali a rendu possible la prise de participation des sociétés étrangères dans les projets d’exploration et d’exploitation pétrolières. La nouvelle loi sur l’énergie que le Parlement votera à la prochaine session permettra une intervention plus hardie des entreprises étrangères dans le domaine minier et particulièrement dans l’activité pétrolière.

Un ‘’syndicat’’ de l’exportation

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole est fondée en 1960. Ses promoteurs avaient pour objectif de protéger les intérêts matériels et commerciaux des pays producteurs de pétrole au sein d’un marché naissant auquel manquait des traditions de négoce et qui était soumis à des fluctuations difficilement gérables pour des pays technologiquement et économiquement en retard. Outre des objectifs financiers (la garantie des recettes d’exportation), cette organisation vise aussi des objectifs géostratégiques, ainsi qu’on a pu le constater lors des chocs pétroliers de 1973 et 1979/80. Cependant, au fur et à mesure que le nombre de pays y adhérant augmentait, la politique de l’Organisation devenait moins contraignante pour ses membres : un certain désordre a fini par s’installer à cause des objectifs divergents des pays concernés.

Certains pays pétroliers, ayant parfois un grand poids dans le commerce du pétrole ne font pas partie de l’OPEP. L’Organisation est composée aujourd’hui de treize membre : Arabie Saoudite, Iran, Irak, Koweït, Venezuela, Libye, Nigeria, Indonésie, Émirats Arabes Unis, Algérie, Katar, Gabon et Équateur.

En s’organisant de la sorte pour la défense de leurs intérêts, les pays de l’OPEP ont, de facto, instauré un cartel, schéma économique connu à moindre échelle consistant pour un groupe de producteurs à s’entendre pour influer sur les prix en restreignant la concurrence.

Cependant, comme le notent deux éminents économistes, Peter Lindert et Charles Kindleberger, ‘’aucun cartel n’a eu de réussite aussi retentissante que l’OPEP. Avant l’OPEP, l’espérance moyenne de vie des cartels a été si courte que l’analyse économique des cartels avait tendance à mettre l’accent sur le caractère inéluctable de leur destruction. L’analyse traditionnelle a justement souligné les pressions qui tendent à éroder le pouvoir d’un cartel, certains membres d’un cartel tendant à faire défaut et à jouer le jeu de la concurrence et certains acheteurs trouvant des moyens d’éviter de recourir au cartel. L’une des tâches essentielles de l’économie internationale est de concilier l’hypothèse d’un effondrement inéluctable d’un cartel et la réussite durable de l’OPEP’’.

Le succès de l’OPEP en 1973 a marqué le point culminant d’une évolution progressive des forces en présence dans le sens d’une augmentation de la puissance des pays exportateurs. Les plus importantes de ces forces étaient les suivantes : l’évolution du rapport entre la demande et l’offre mondiales de pétrole, la détermination de plus en plus affirmée des nations arabes riches en pétrole de s’en servir comme d’une arme contre Israël, et une série de modifications dans la situation pétrolière des Etats-Unis.

La demande mondiale de pétrole brut a augmenté rapidement jusqu’en 1973. La consommation mondiale d’énergie a augmenté à un taux d’un peu plus de 5 % par an entre 1950 et 1972. La part du pétrole dans la consommation mondiale d’énergie est passée au cours de la même période de 29 % à 46 %, si bien que la consommation de pétrole a elle-même augmenté d’environ 7,5 ù par an, taux de croissance bien supérieur à celui de la production mondiale de l’ensemble des produits.

L’offre mondiale de pétrole brut a augmenté au moins aussi vite que la demande mondiale. Les réserves prouvées représentaient à la fin de 1972 environ 34 ans de consommation mondiale. On était parvenu à maintenir, bon an mal an, ce rapport entre les réserves et la consommation annuelle, en dépit de la croissance rapide de la consommation de pétrole à partir du milieu des années cinquante.

Mais la demande mondiale a augmenté beaucoup plus vite que l’offre des pays extérieurs à l’OPEP. Les découvertes pétrolières postérieures à la seconde Guerre mondiale ont été très inégalement distribuées entre les pays. ‘’La main invisible d’Allah a doté l’OPEP de l’essentiel du pétrole mondial’’, ironisent Lindert et Kindleberger dans ‘’Economie internationale’’. En effet la part des pays de l’OPEP dans la production mondiale de pétrole brut est passée d’environ 20 % en 1938 à plus de 40 % en 1960, date de la création de l’OPEP, pour atteindre plus de 50 % à la veille du premier choc pétrolier.

En octobre 1973, à l’occasion de la guerre isrëlo-arabe dite du Kippour, les pays arabes adoptent des mesures d’embargo sur leurs livraisons de brut ; l’OPEP en profite pour décider unilatéralement des hausses des prix. En l’espace de six mois, le prix du baril du brut de référence est passé de 2,9 dollars à 11,6 dollars.

De la fin de 1978 au début de 1981, les tensions créées sur l’offre de pétrole par la révolution iranienne et par le début de la guerre entre l’Irak et l’Iran se conjuguent, permettant aux pays de l’OPEP de fixer de nouvelles hausses. Entre 1970 et 1981, sous l’effet des chocs pétroliers, le prix moyen du baril aura été multiplié dix-neuf, en dollars courants.

La géostratégie et la crise

Par la suite, la volonté des gros consommateurs occidentaux de limiter, sinon de rompre leur dépendance à l’égard des pays de l’OPEP a fait que des efforts de recherche ont été orientés vers des énergies alternatives (nucléaire, gaz, charbon) ou d’autres sites pétroliers (Alaska, Mer du Nord, …). A partir de 1982, une nouvelle tendance à des cours et à des approvisionnements problématiques commençait à prendre forme. Le cartel de l’OPEP décide de passer à la politique des quotas pour provoquer la hausse des prix du pétrole. Cependant, le manque de cohésion entre les membres de l’Organisation due à des situations spécifiques de chaque pays en matière d’économie et de politique intérieure a fini par avoir raison de ‘’l’entente cartéliste’’.

La baisse des prix du brut au milieu des années 1980 les a ramenés au niveau de 1973. Une situation exceptionnelle de l’économie et des finances du sud-est asiatique (Indonésie) au milieu des années 1990 a été à l’origine d’une nouvelle chute des prix du pétrole faisant rapprocher dangereusement les prix unitaires de cession des coûts à la production. Les prix se négociaient entre courtiers autour de 9 à 10 dollars.

La remontée fut très progressive, et même très hésitante en 1998 puisque les cours ont chuté de près de 40 % au cours de cette année.

La politique des quotas est aussi intimement liée à la définition d’une fourchette de prix qui agréerait aux clients- dont la croissance économique est, en partie, tributaire du prix d’acquisition de l’énergie-, et aux pays exportateurs lesquels voient dans la stabilisation des prix du pétrole un gage de recettes régulières qui assureraient une stabilité de leurs économies respectives.

La fourchette de 25 dollars paraissait, pendant quelques années, répondre aux soucis des uns et des autres. Mais, c’était un équilibre fragile que les bouleversements politiques mondiaux et les retournements de la conjoncture économique allaient mettre à mal généralement au détriment des deux ‘’protagonistes’’. Lorsqu’un facteur ‘’adventice’’ tel le renchérissement de l’euro par rapport au dollar se greffe à une économie comme celle de l’Algérie- basée sur l’exportation en dollars et des importations majoritairement libellées en euro-, l’embellie financière qui semble couler de source est, logiquement, à relativiser.

L’année 2004 aura connu des rebondissements si imprévisibles que les prix du baril furent portés à des sommets historiques de 48 à 51 dollars et cela pendant plusieurs semaines. Deux événements seront à l’origine de cette croissance exponentielle : d’abord la poursuite de la guerre en Irak qui a fini par prendre la forme de guérilla, ensuite l’infortune inquiétante qui a pesé sur le plus grand groupe pétrolier russe post-communiste, le groupe Ioukos dont le PDG, Mikhaïl Khodorkovski a été emprisonné officiellement pour fraude fiscale. Cet événement va priver le marché mondial de plus d’un million de baril par jour dans un contexte déjà largement gagné par la tension.

Il s’avère de plus en plus exact qu’un événement ayant lieu dans un point quelconque du globe n’est jamais aussi ponctuel et circonscrit qu’on le penserait au premier abord.  » La tendance à la hausse des cours semble bien établie en raison d’abord de l’effet du contexte géopolitique inquiétant (tensions persistantes au Proche-Orient, insécurité en Irak et faiblesse du gouvernement intérimaire, incertitudes politico-sociales au Nigeria et au Venezuela…). Le problème de sûreté des approvisionnements face au péril terroriste aurait ainsi un impact direct de plusieurs dollars sur les prix du baril. Ensuite, les économies émergentes, à commencer par la Chine, nouveau poumon de l’économie mondiale avec ses taux de croissance insolents, mais aussi l’Inde, le Brésil et la Russie, contribuent largement à l’explosion de la demande « , soutient le magasine ‘’Le Monde- Dossiers et documents’’ de septembre 2004.

Au vu des fluctuations induites souvent par des facteurs extérieurs à l’OPEP et même indépendants de la volonté de la plupart des pays consommateurs, le rôle de cette Organisation est, d’après certains analystes, en train de s’éroder. L’OPEP n’a pu rien faire jusque-là pour enrayer la dégringolade historique du prix du baril. Après la dernière réduction de 1,5 millions de barils par jour décidée par cette organisation, les prix ont continué à chuter jusqu’à se retrouver au-dessous de 40 dollars le baril. Les spéculateurs sont mis à l’index par M.Chakib Khalil, ministre algérien de l’énergie et des mines et actuel président de l’OPEP. Le nouvel effort de réduction des volumes de production consentis à Oran est censé raffermir les prix de cession. En tout état de cause, quelle que soit l’évolution des prix de l’or noir dans le futur immédiat, les spécialistes s’interrogent déjà sur le rôle de l’OPEP en tant qu’ancien cartel à pouvoir agir sur cette évolution tant sont nombreux et divers les facteurs qui infléchissent ou qui amplifient les variations des cours du pétrole.

Amar Naït Messaoud

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