Une épidémie de grippe sévit en Kabylie

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Samir est l’un des milliers de citoyens de Tizi-Ouzou, touchés par la grippe qui semble vouloir s’installer en une véritable épidémie dans la ville des Genêts.

Il faut dire que le constat est accablant, la grippe s’est imposée en sujet phare des discussions chez nos concitoyens. “Cette maladie se propage telle une traînée de poudre, je peux vous dire qu’il n’y a pas un foyer à Tizi-Ouzou qui n’a pas été touché”, dira Mouloud, la cinquantaine, rencontré hier à l’entrée des urgence du CHU de Tizi-Ouzou. Mouloud nous explique : “J’ai ramené dans la nuit d’hier ma fille âgée d’à peine 10 ans, elle a eu des problèmes respiratoires suite à une grippe très sévère”, nous dit notre interlocuteur originaire de la commune de Maâtkas.

Le vaccin ne suffit pas…

Pour un médecin exerçant dans la localité des Ouadhias, le nombre de “sujets” traités quotidiennement pour les cas de grippe est de un tiers du nombre global des consultations quotidiennes. “Je reçois entre 40 à 50 personnes, plus de 20 sont traitées pour la grippe”, nous dit le médecin en question. Notre interlocuteur nous explique, par ailleurs, qu’en ces temps de froid, il est presque “banal” de parler de grippe : “C’est normal car les gens ne prennent pas précautions a priori surtout la vaccination à temps”, nous déclare le Dr Touat du service des maladies infectieuses au CHU de Tizi-Ouzou. Ce dernier fait remarquer qu’une fois le sujet atteint, il est inutile de procéder à la vaccination antigrippale. Pour cette année, plus de 1,2 million de doses du vaccin antigrippal ont été importées par notre pays, la campagne de vaccination a été inauguré le mois d’octobre dernier : “Nous avons enregistré graduellement une forte demande, je pense que les citoyens commencent à prendre conscience de l’utilité du vaccin, c’est aussi une question de culture” nous dira un pharmacien exerçant au Centre-Ville de Tizi-Ouzou.

Le vaccin anti-grippal à 470 DA

Le pharmacien en question nous fera savoir que la dose du vaccin est cédée à 470 DA. “Je pense que c’est abordable” dira-t-il.

Pour le Dr Touat, il a des traditions et autres habitudes (mauvaises) qui encourage l’effet de contagion qui particularise le grippe : “Le virus mixo-influenza, responsable de la grippe se transmet directement. Comme nous sommes un peuple qui s’embrasse tout le temps, la transmission de cette maladie s’y trouve facilitée, et c’est ainsi que se créent les épidémies.”

“Vaut mieux prévenir que guérir”, un adage qui revient assez souvent dans les campagnes de sensibilisation contre les maladies à forte contagiosité. Cependant, les Tizi-Ouzéens ont-ils vraiment les moyens de se prémunir face à un pouvoir d’achat en perpétuel érosion ?

Les citoyens ont-ils les moyens de se prémunir ?

Nous avons interrogé à ce propos quelques citoyens qui nous ont fait part en premier lieu du manque d’information quant aux campagnes de vaccination, mais surtout le prix du vaccin qui demeure inabordable pour les ménages, “500 DA la dose, vous trouvez que c’est abordable pour une famille de 6 à 7 personnes”, nous dit Youcef de Maâtkas. Il faut dire dans ce sillage que rare sont les familles qui peuvent prévoir un budget “spécial santé” en raison de la cherté de la vie, “notre priorité c’est d’abord assurer la nourriture le reste est géré au jour le jour”, nous dit Mouloud, étudiant, originaire des Ouadhias. A Tizi-Ouzou, nombreux sont ceux qui appréhendent l’arrivée de la vague de froid annoncée par météo Algérie pour les prochains jours. Une crainte alimentée par le risque de contamination par la grippe. “Bien se couvrir, et prendre le maximum de précaution pour se prémunir et surtout éviter de fréquenter les lieux de rassemblement et de fêtes” a conclu le Dr Touat dans l’entretien qu’il nous a réservé.

A. Z

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