La Dépêche de Kabylie :Un mot sur le scénario du film ?
Ahmed Chellata : Je tiens à signaler que c’est le premier film d’action d’expression amazighe, Yura deg w anyir, qui veut dire ironie du sort et c’est le réalisateur, Ahmed Djenadi, qui a choisi cette interprétation ou Yura di twenza.
C’était pour casser la routine des films sortis jusqu’à présent, pour montrer la personnalité kabyle et la faire émerger des allées de la société.
On essaye de régler des problèmes avec des choses qui sont plus concretes et plus récentes à savoir l’acte fait, ceci par l’intermédiaire d’un immigré, moi-même, à savoir Tahar expulsé de France, je viens, ironie du sort, essayer de me faire une place dans la société kabyle, quelque part dans un village ou hameau, je ne me retrouve ni culturellement ni socialement et puis après, je découvre le banditisme absolu et je commence par de petites choses : piquer le poste radio d’une voiture et je termine par un faux barrage. Personne et quiconque n’accepterait, que ce soit X ou Y, de se retrouver mêlé à des choses pareilles.
Quel est votre rôle dans ce film et l’objectif recherché ?
Mon rôle est celui de Tahar l’immigré avec d’autres artistes tels Said Benatsou et Toufik Guellati qui jouent avec moi les rôles des bandits.
L’objectif du film est comme chaque film qui se respecte, on dit toujours que le bon fini toujours par l’emporter et que le mal, a toujours une fin brutale y compris son nom, on peut avoir le bonheur ici sans attendre quoi que ce soit.
Le film a mis beaucoup l’accent sur la partie humaine ou une personne et d’un seul coup peut-être le plus mauvais du monde, autant gentil et assez sentimental car il parlait le langage des sourds muets et il a tellement senti la peine de ces gens-là, qu’il va apprendre leur langage et les côtoyer, car il a lui-même deux cousins sourds muets, il leur parle avec leur langage pour ne pas leur faire sentir leur différence, lui qui à la fin, devient un chef de bande notoire.
Egyptien et acteur en tamazight, y a-t-il un secret ?
Je vis à Béjaïa depuis une dizaine d’années à mon arrivée, je ne connaissais pas le kabyle. Apprendre le kabyle, c’est par éducation civique parce que je voulais aussi être dans le bain, je ne voulais pas être marginalisé et conserver l’étiquette d’immigré, car j’aime bien être intégré parmi les autres.
Mon objectif aussi est d’être beaucoup plus professionnel dans les thèmes choisis sans oublier que j’ai étudié dans l’école algérienne et j’ai fait mes deux ans de tamazight comme tout le monde.
Qu’avez-vous gagné en jouant le rôle principal dans le film ?
Premièrement je parlerais sur l’axe temporel, une chose est sûre, ce film d’action en tamazight entrera dans l’histoire et ce qui me marque encore plus, c’est le rôle principal qui est confié à un Egyptien, là on ne peut pas passer sans s’en rendre compte, c’est que après avoir su par des sources officielles que ce film participera et sera diffusé lors du 9e Festival international du film amazigh à Sidi Bel Abbes et sera inchallah Olivier d’or.
Etes-vous satisfait de votre rôle ?
Moi je vais poser la problématique autrement, est-ce que le comédien Ahmed Chehata a joué convenablement son rôle ? Je veux tout juste dire que c’est moi qui porte cette personne et non lui et là je laisse le public seul juge.
On vous laisse le soin de conclure….
Qu’on nous juge à notre juste valeur, je veux dire quelque chose en kabyle, assnenigh gel les réalisateurs a lama les comédiens ak malan, ne désespérez pas, ad yass wass inchallah, d nu thni ara ditshufen fellanegh matchi denekni
Je voulais terminer par un conseil aux comédiens amazighs, laissez votre place propre et faite ce que votre conscience vous dicte et ne courrez pas après l’argent, tanemirt.
Entretien réalisé par Zahir Hamour