Taâchourt continue d’être fêtée à Larbâa Nath Irathen et plusieurs villages ont à cette occasion organisé le sacrifice traditionnel de Timechret. Aïn El Hammam, petite bourgade à un jet de pierre du chef-lieu, une grande ouaâdda a été organisée, et deux bœufs ont été sacrifiés pour la circonstance.
Il y avait beaucoup d’invités, notamment des élus à l’APW, dont le président, le maire de Larbâa Nath Irathen et les élus locaux, ainsi que des représentants des services techniques et administratifs. Faisant d’une pierre deux coups, le village, à cette occasion de Taâchourt, a fêté aussi l’installation du réseau de distribution de gaz de ville et d’autres réalisations infrastructurelles.
A El Misser, une quête a été organisée, plusieurs dizaines de millions ont ainsi pu être collectés. Cet argent a servi à l’achat de deux bœufs et douze moutons. Si la viande des bœufs sacrifiés a été répartie pour les familles de l’agglomération, les moutons ont servi à un repas collectif. La diaspora est revenue nombreuse le temps de la fête, et de nombreux invités ont fait le déplacement.
Taourit Mokrane organise également un sacrifice collectif, qui, en raison de l’importance démographique n’est pas une mince affaire. Trois bœufs seront sacrifiés pour une grande ouaâda, à laquelle beaucoup d’invités ont été conviés. Le village veut également ressusciter la tradition d’offrande à l’occasion de la saison des olives, chaque famille étant invitée à préparer, au champ même, des beignets.
Au niveau municipal, une initiative mérite d’être soulignée. Les enfants hospitalisés ont reçu la visite des élus qui leur ont remis des petits cadeaux. Ces enfants ont ainsi le sentiment de n’avoir pas été oubliés, le temps de cette journée.
Depuis longtemps taâchourt voit ici les aspects féstifs prendre le pas sur le coté strictement religieux. Mais des fidèles ont quand même observé ce jeûne facultatif de deux jours, qui remonte à la tradition juive fêtant la victoire de Moïse sur Pharaon, repris et consacré par le prophète Mohamed, Taâchourt est aussi l’occasion de visites aux parents, aux amis, et quelques vieilles femmes continuent çà et là d’allumer une bougie dans des lieux abritant les saints tutélaires, caroubiers ou chênes vénérables, rochers et mausolées presque oubliés, véritables repères de la mémoire collective en même temps que ciment spirituel et identitaire de la population de ces contrées.
M.Amarouche
