La question des libertés numériques était le thème de la première conférence tenue au CCF pour cette année, jeudi dernier, animée par l’agrégé de philosophie, directeur de programme au collègue international de philosophie Paul Mathias.
L’intervention de Paul Mathias a été entamée par une mise en contexte de la problématique : » quelles libertés numériques ? « . Le conférencier a lié la compréhension des programmes de l’internet aux normes sociales, psychologiques et économiques…que nous avons du monde qui nous entoure, alors que les opérateurs ne prennent pas en considération les inégalités géographiques, économiques et religieuses… La problématique des libertés numériques est mise en exergue quand il a présenté la liberté dans sa dimension traditionnelle, celle qui traduit à travers l’expression pratique les capacités, les compétences scientifiques et culturelles individuelle. Le phénomène des communautés par exemple est indéniable, car ces dernières nous différencient, nous caractérisent et nous relient aux valeurs de notre espace social, religieux, culturel… par contre, l’espace numérique a un caractère qui change dans la discontinuité bien qu’il présente actuellement un espace privilégié de recherches, de créations et d’échanges. Mais l’internet n’est il pas la nouvelle image qu’on donne à notre liberté ? Dans ce cas la liberté pourra avoir une nouvelle dimension proprement numérique, donc nous configurons l’internet à travers nos usages des programmes, alors que nous devons être configurés par l’internet.
La question des libertés numériques est une question ouverte. L’internet a pu démultiplier les vois d’accès aux travaux de l’esprit, mais également, à l’expression et à l’action associative ou politique. Les conditions techniques de ces libertés fondamentales restent mal comprises, du moment que les réseaux mettent en œuvre les normes diverses qui concernent aussi bien leur fonctionnement technique que nos intéractions pratiques.
L’internet : espace de » libération des esprits « , donc, ou bien trame informationnelle de libertés fantomatiques” ? Toutes les explications sont sujettes à interprétation. Le débat demeurera donc ouvert.
Yasmine Ayadi