Les citoyens de Melbou bloquent la RN 43

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Les usagers de la RN 43 reliant la wilaya de Béjaïa à Jijel ont été surpris hier matin par une manifestation spectaculaire de plusieurs centaines de jeunes venus des différentes localités de la périphérie de la commune de Melbou qui, après avoir dressé des barricades, ont complètement paralysé le trafic routier durant plus de trois heures. Selon les témoignages recueillis sur place, ce vent de colère a pour origine la prolifération des débits de boissons alcoolisées installés anarchiquement dans tous les coins et plus particulièrement dans les immeubles à usage d’habitation, la circulation d’un groupe de femmes étrangères au village en tenues indécentes à bord de taxis fraudes sans être inquiétées outre mesure, ainsi que le tapage nocturne, œuvre d’ivrognes et d’autres personnes malhonnêtes. “Notre action d’aujourd’hui n’est qu’un simple avertissement pour les autorités compétentes, destinataires de plusieurs requêtes portant sur l’état de dégradation des mœurs dans notre région, à commencer par l’anarchie en matière de délivrance des registres de commerce pour la commercialisation des boissons alcoolisées sans le moindre contrôle”, nous a fait savoir un membre du conseil des sages qui n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer “les autorisations d’exploitation des dits dépôts de vente.” Et de s’interroger : “Sur quelle base a-t-on délivré ces registres de commerce ? Y a-t-il des cahiers de charges ? Y avait-il une commission de constatation des lieux (locaux) qui ne répondent aucunement aux normes compte tenu de la superficie exploitée ?”

Selon toujours nos interlocuteurs, après plus d’un mois, la situation, qui régnait au niveau de la coquette station balnéaire renseignait sur le ras-le-bol total des jeunes, déjà en proie à un chômage aigu et à l’oisiveté. Tout présageait le pire, notamment après l’envoi de la pétition signée par près d’un millier de personnes au wali de la wilaya, qui reste sans suite.

“Nous avons tapé sur toutes les portes, hélas la situation empire de plus en plus et risque de prendre une autre tournure”, lance un autre protestataire.

Et d’ajouter : “Nous ne pouvons même pas circuler en famille dans le centre-ville, à cause de la présence de ces dévergondées, c’est une honte !”

Après des pourparlers avec le chef de daïra, celui-ci a déclaré que la situation sera prise en charge par les services concernés. “Nous agirons, chacun ses prérogatives, conformément à la réglementation en vigueur pour remettre de l’ordre”, a précisé Rachid Bouguerra, en présence du président de l’APC en direction des révoltés qui se sont aussitôt dispersés dans le calme après avoir rappelé leurs préoccupations tout en brandissant la menace de réinvestir la rue.

Nous y reviendrons pour une enquête complète.

Rabah Zerrouk

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