Les six candidats en course, ces jours-ci, se sont tous penchés sur quatre axes, à savoir, la réconciliation nationale, la promotion des droits fondamentaux des citoyens, la jeunesse et l’agriculture. La campagne est marquée, par ailleurs, par un appel à un vote massif le jour du scrutin. Moussa Touati du Front national algérien (FNA) s’est rapproché de la population de Skikda pour expliquer et développer son programme électoral, estimant que le moment est venu pour impulsere, sans aucune hésitation, le changement. « Quitter l’Algérie n’est pas la solution appropriée pour une sortie de crise », dira M. Touati qui a indiqué que son parti a inscrit la consécration de l’Etat de droit dans son agenda. La candidate à l’élection présidentielle du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a affirmé à Guelma que le scrutin du 9 avril prochain représente un rendez-vous «historique», promettant si elle était élue d’opérer une rupture avec la politique actuelle. «C’est la présidentielle, un rendez-vous historique» a-t-elle martelé. Et elle ajoute que «nous devons mettre fin à la politique de bricolage». Inquiète de la présence des observateurs étrangers et d’autres intervenants, «vous devez être vigilants et aller voter massivement pour donner une leçon aux étrangers et à certains à l’intérieur du pays», a-t-elle dit. Mme Hanoune remettait en cause un peu plus tôt les chiffres donnés par le gouvernement durant la période 2004-2009, les jugeant «contradictoires avec la réalité du terrain». Par ailleurs, l’intérêt du candidat pour le mouvement El Islah, Djahid Younsi, s’est porté sur la réconciliation nationale et la jeunesse.
Le représentant du courant islamiste a souligné à ce propos que la réconciliation nationale ne doit pas être un slogan, encore moins un discours creux, vide de substance, en lançant qu’«il est temps de clore définitivement ce dossier pour permettre au peuple algérien de recouvrer la quiétude et la sérénité, à travers une amnistie générale». Mohammed Said, candidat aussi à la prochaine présidentielle, s’est déclaré en faveur d’une exploitation rationnelle des terres agricoles. «L’avenir de l’Algérie est tributaire du développement de l’agriculture et d’une meilleure exploitation des terres agricoles», a-t-il souligné lors d’un meeting animé à M’sila. M. Said a déploré le fait que, selon lui, la grande partie des terres agricoles ait été affectée à des investissements autres qu’agricoles alors que l’Algérie importe les céréales et les produits alimentaires de base. «Eponger les dettes des agriculteurs n’est pas la solution idéale pour le développement du secteur», a-t-il indiqué, concluant que son programme présidentiel est plutôt favorable à une enquête sur la destinée de ces emprunts. Les chefs de file de l’Alliance présidentielle, Abdelaziz Belkhadem, Bouguerra Soltani et Ahmed Ouyahia, ont plaidé en faveur du programme du candidat indépendant Bouteflika. M. Belkhadem a appelé depuis Chlef à la poursuite de l’effort de développement et la consécration de l’œuvre de la réconciliation nationale, alors que M. Soltani affirmait à Ain Defla avoir décelé « une prise de conscience indéfectible » chez les jeunes ce qui, a-t-il dit, présage d' »un bon déroulement du scrutin du 9 avril qui renforcera davantage la démocratie en Algérie ». Depuis El Khroub (Constantine), M. Ouyahia a appelé les citoyens à se rendre en masse aux urnes pour élire l’actuel président en le qualifiant «d’artisan de la paix et de la stabilité sociale de l’Algérie», indiquant notamment que le candidat Abdelaziz Bouteflika, s’il est réélu, créera trois millions de nouveaux postes d’emploi et injectera l’équivalent de 150 milliards de dollars dans tous les secteurs de l’économie pour financer d’importants nouveaux programmes de développement social.
Quant à Abdelkader Bensalah et Abdelaziz Ziari, ils ont tenu à défendre le bilan du candidat Bouteflika, en invitant de leur côté les citoyens à renouveler leur confiance au candidat Bouteflika.
A. Slimani