“La politique d’équilibre régionale n’existe plus”

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Le périple de la campagne électorale ayant pris fin, le candidat à l’élection présidentielle de jeudi prochain est revenu dans une conférence de presse, tenue hier au CIP d’Alger, sur son programme électoral, sur les moyens matériels et financiers alloués aux différents candidats, ainsi que sur la couverture médiatique de la campagne électorale, notamment par la presse écrite.

Dans son introduction, le candidat a estimé qu’il est temps de faire l’évaluation de la campagne électorale et d’en tirer les leçons nécessaires. “J’ai pu respecter et mener à terme le programme prévu dans le cadre de la campagne électorale, sans changement”, fera remarquer Mohamed Said. De ce fait, ajoutera-t-il, “j’ai pu tenir 21 rassemblements populaires et 11 activités de proximité en visitant 32 wilayas dont Tizi-Ouzou, Béjaïa, Bouira et Ghardaïa”. Et de préciser qu’il a mené campagne sans structure partisane et avec un staff sans expérience politique et d’organisation. Par ailleurs, le candidat Mohamed Said n’a pas manqué de déplorer le manque de moyens matériels, qui lui a fait défaut et l’a empêché de mener campagne aprés de la communauté algérienne installée à l’étranger et de prendre en charge les frais des observateurs chargés de surveiller les centres et bureaux de vote à travers le pays. Autre remarque que le conférencier a retenue se rapporte aux organes de la presse nationale qu’il a répartis en deux catégories, selon la manière dont ils ont assuré la couverture médiatique de la campagne électorale; ceux qui ont assuré la couverture médiatique de la campagne électorale avec professionnalisme, même s’ils ont affiché un parti pris en faveur d’un candidat précis, et ceux à qui la touche professionnelle a fait défaut, au point de fausser l’information. L’orateur a noté, en outre, que le peuple est conscient et n’est pas dupe ; seulement, observera-t-il qu’“il (le peuple) est gangréné par le désespoir et la perte de confiance en ses dirigeants qui, souvent, en disent beaucoup et ne sont pas faiseurs ; ils excellent en promesses le long de la campagne électorale, sans en donner aucune suite après”.

Abordant le chapitre des valeurs dont est pétri le peuple, il exclut toute velléité de notion de régionalisme au sein du peuple : “Le peuple est indemne du mal du régionalisme dont certains de ses promoteurs s’attellent à semer sa graine”, et ce pour, notera-t-il, “masquer leur incapacité à trouver des solutions idoines aux problèmes posés”. Evoquant les richesses nationales, le conférencier déplore l’inexistence d’une politique de répartition juste et équitable. “La politique de distribution de la rente pétrolière engrangée à travers le pays est à revoir. La politique d’équilibre régionale n’existe plus”, dira Mohamed Said, tout en donnant l’exemple de la Kabylie qui souffre des conséquences des événements que la région a connus en 2001. Interpellé au sujet des observateurs étrangers qui sont dépêchés pour superviser et observer les conditions du déroulement de l’élection présidentielle, le conférencier dira qu’il n’a pas pris contact avec eux, se justifiant par le fait qu’ils n’ont rien à surveiller. “Au fait, ils surveilleront quoi ? Les élections de jeudi prochain est une question qui concerne les Algériens entre eux.” Le candidat a clos son entretien avec les représentants de la presse nationale en affirmant qu’“une vraie démocratie ne peut pas exister sans un contrepouvoir qui existe dans le pays mais dont la force est éparpillée.” Enfin, l’orateur a noté qu’au cours de la campagne électorale, les différents candidats ont signalé et enregistré les mêmes problèmes et il s’est déclaré “favorable à tout travail de coordination entre les candidats, pour peu qu’ils s’entendent sur une base commune”.

Ahmed Kessi

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