La crise de la pomme de terre continue toujours à faire couler beaucoup d’encre ces dernières semaines. Elle a suscité l’intérêt de tout le monde, d’autant qu’elle est devenue le grand souci de tous les Algériens. C’est du jamais vu, la pomme de terre à 120 DA. Aussi, pour mettre les points sur les “I”, l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a organisé, hier, une conférence de presse, pour expliquer les causes de cette flambée. Etaient présents à ce rendez-vous, le porte-parole de l’UGCAA, M. Boulenouar et le président de l’association des marchés du gros, en l’occurrence Medjeber.
Dans sa communication, Boulenouar dira que les prix sont libres, néanmoins les commerçants ne doivent pas exagérer. Pour cela, il préconise la nécessité de créer un fonds de régulation des prix des produits de large consommation, pour protéger le pouvoir d’achat du citoyen qui ne cesse de dégringoler. Le kilo de patate, frôle aujourd’hui les 120 DA au grand dam du simple citoyen. Son prix reviendra à un seuil raisonnable, à l’arrivée de la récolte de mai, selon M. Medjeber. “Cette flambée, explique-t-il, est due à la pénurie, au climat qui a perturbé la récolte, et à la cherté des engrais, dont le quintal coûte plus de 7 000 DA. Mais à partir de mai, la récolte sera en grande quantité et à des prix raisonnables.” Il est à rappeler que les mandataires crient aujourd’hui à la spéculation, d’autant qu’ils sont éliminés de la chaîne de distribution, ce qui a contribué à cette pénurie, dira Boulenouar. Sut un autre registre et après l’effacement de la dette des agriculteurs, le ministère de l’Agriculture vient de revoir à la hausse les soutiens et les subventions accordés à la production et à ses acteurs. Ainsi, le soutien du lait passe de 7 à 12 DA le litre, la subvention de collecte de lait, elle, gagne un dinar par litre, de 4 elle passe à 5 dinars le litre. Quant aux transformateurs de lait, la subvention favorise l’intégration, et le recours au lait cru, avec une prime fixe de deux dinars par litre, la production de lait intégré est soutenue avec une aide qui varie de 2 à 4 dinars par litre, selon les niveaux de production allant de
5 000 à plus de 15 000 litres. Pour les céréales, la prime de subvention se situera entre 15 et 25 % de prix du marché. Pour la pomme de terre, il est prévu une prime pour le stockage sous froid de 1,8 DA par kilo et de 1,5 DA en vrac. Pour la semence de pomme de terres, l’aide varie entre 5 et 30 dinars le kilo selon les catégories et les périodes. Enfin, les producteurs de tomate industrielle sont encouragés s’ils ont un contrat avec un transformateur, à la hauteur de 2 dinars le kilo la production et 1,5 DA à la transformation. Devant tous ces soutiens, le ministère de l’Agriculture prévoit 60 milliards de dinars pour le renforcement de l’équipement de production, autant pour le développement rural, et enfin 20 milliards de dinars aux différents dispositifs de régulation. La formation et la modernisation ne sont pas en reste, afin de relever les niveaux de qualification des intervenants, et donc la performance de notre agriculture.
Il faut espérer que toutes ces ressources dégagées produiront une contrepartie tangible, tout en conjuguant, transparence et efficacité pour le bien de tous.
Yahia Maouchi