Colère, dialogue et… dénouement

Partager

Les citoyens de Tadmaït, Sikh Oumedour et Ihsnaouène sont montés au créneau, pour des raisons différentes mais dont le facteur commun est le moyen utilisé, le blocage de la route. C’est vraisemblablement la culture de l’émeute qui fait son grand retour dans une région qui a très longtemps souffert de la léthargie dans laquelle elle s’est engouffrée. A Tizi N’Tleta, commune située à quelques encablures du chef-lieu de la daïra des Ouadhias, ce sont des citoyens, mécontents de la liste des bénéficiaires des logements sociaux locatifs, qui sont montés au créneau pour dénoncer l’“injustice” dont ils s’estiment être victimes. En effet, rendue publique, le mardi dernier (affichée vers 19h), la liste des bénéficiaires a suscité beaucoup de mécontentement parmi la population, ce qui a provoqué une vive tension. Le siège de la mairie de Tizi N’Tleta est fermé depuis mercredi, et rien n’indique qu’il pourra rouvrir aujourd’hui, tellement la situation est restée inchangée. L’on se dirige, selon des sources locales, vers la modification pure et simple de la liste. Cet avis, croit-on savoir, est partagé même par le président de l’APC, Hocine Souam. Ce dernier s’est même déplacé hier, ajoutent les mêmes sources, au siège de la wilaya pour demander des éclaircissements sur la liste provisoire des bénéficiaires. Contacté par nos soins, ce dernier estime qu’il sera nécessaire de refaire l’étude de certains dossiers si des recours sont présentés. “Le siège de la mairie est fermé depuis mercredi, par mesure de sécurité, on veut à tout prix éviter les dérapages. Maintenant, selon les citoyens mécontents, il y a eu des anomalies durant la période de l’enquête qui a fait ressortir des personnes dans le besoin alors qu’en réalité, elles ne le sont pas, à chacun d’assumer ses responsabilités, ce sont les recours qui détermineront la suite des événements”, nous déclare M. Souam. Il faut savoir, sur ce registre, que le nombre de logements distribués est de 29, 158 dossiers ont été retenus pour 233 rejetés. A Oued Aïssi, plus exactement, au niveau du village Sikh Oumedour, la population en colère contre la détérioration de leur cadre de vie, a procédé au blocage de la route durant toute la matinée d’hier. C’est le cas de le dire également pour l’avenue Krim-Belkacem, pas loin du chef-lieu de wilaya. Les citoyens du village Ihesnaouène relevant de la commune de Tizi-Ouzou, ont eu recours au même procédé pour s’élever contre la pénurie d’eau qui frappe de plein fouet leur localité. Après ces actions de rue, les responsables concernés, chef de daïra entre autres, se sont “rués” sur les lieux de la protesta pour tenter de calmer les esprits surchauffés. L’effet Pavlov a bien des raisons d’exister encore, dans un système réactionnaire, qui ne bouge que lorsqu’il est “provoqué”. Les citoyens ont apparemment très bien saisi le message, “déranger pour arranger”, une devise qui paye bien, puisque les problèmes sont aussitôt pris en charge, histoire pour les responsables de jouer aux champions de l’apaisement social. No comment!

Omar Zeghni

Partager