Le ramadan arrive, la hausse des prix s’installe à Bgayet

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Cela fait plus d’un quart de siècle que la population n’a pas jeûné en période de chaleur estivale et depuis l’année passée, elle a renoué avec cette habitude qui durera jusqu’en 2020. Bien entendu, ce mois de piété et de pardon est aussi et avant tout un mois très gastronomique pour tous les musulmans et particulièrement les Algériens. Hélas, le gain facile l’emporte sur la piété et en prévision donc de cette surconsommation, la flambée des prix de certains produits et particulièrement des fruits, légumes et viandes a repris de plus belle.

Ainsi, après une baisse des prix des légumes à quelques jours de l’ouverture de la saison estivale, période durant laquelle le prix de la pomme de terre per exemple, indispensables dans la marmite des couches moyennes et qui avait frôlé la barre des 100 DA le kilo au mois de mai, a baissé pour se stabiliser pendant quelques jours entre vingt et cinq dinars ou encore le poivron et la tomate lesquels ont chuté de moitié pour qu’ils soient affichés tous les deux à 50 DA, voilà qu’ils reprennent leur envol depuis le début du mois en cours. “Ce n’est pas normal que la pomme de terre remonte à 45 DA alors que les pouvoirs publics avaient déclaré que son prix ne dépassera pas les 25 DA le kilo” fulminera Saâdi qui faisait ses emplettes dans une épicerie de la banlieue et qui fera cette déclaration en sachant qu’il était en présence d’un journaliste. Effectivement, outre ce tubercule dont le prix oscille actuellement entre 40 et 50 DA, il y a lieu de rappeler aussi que les prix des autres légumes ont considérablement augmenté sans oublier les fruits dont les prix stagnent en haut de la mercuriale depuis le début de l’été. Comme nous l’avions souligné plus haut, le ramadan est gastronomique par excellence et ses menus sont généralement très copieux et spéciaux, nécessitant, par conséquent, une association de beaucoup d’aliments dont la viande en priorité. Cette dernière a pratiquement doublé en un semestre. A ce rythme, la viande ovine atteindra le millier de dinars le kilogramme durant le mois de ramadan, à partir du moment où elle a dépassé les 800 DA présentement. Selon une suite logique des prix des viandes rouges, juste derrière le prix de la viande d’agneau, avec une centaine de dinars de moins, vient la viande bovine et pratiquement avec la même différence, la viande caprine qui pointe en troisième position. Le poulet, de son côté, ne lâche pas prise et tient la dragée haute en déplumant, en sa qualité de déplumé, les clients avec son prix pas très loin des 400 DA le kilo. Il en est de même pour la dinde qui s’est fait rattraper par le poulet alors qu’elle coûtait son double il y a quelques semaines seulement. Avec ces augmentations, les citoyens ne savent plus où donner de la tête. “Avec ces prix, je suis incapable de satisfaire les besoins alimentaires de ma famille, heureusement pour certains que beaucoup d’âmes charitables sont encore de ce monde et les prennent en charge un tant soit peu.” D’ailleurs même l’Etat en a fait une priorité. L’opération d’enregistrement des familles nécessiteuses a commencé dans beaucoup de communes pour la distribution dès la seconde quinzaine du mois, c’est-à-dire à l’approche de la fête de l’Aïd, de couffins remplis de diverses denrées alimentaires, communément appelés couffins de ramadhan. Depuis quelques années, des privés commencent à venir à la rescousse des communes en contribuant financièrement à la confection de ces couffins pour augmenter le nombre de familles à toucher par ces dons. Cette assistance ne peut durer indéfiniment. Il est temps que nos décideurs réfléchissent à la manière de sortir le peuple de cette crise qui perdure depuis des décennies. A chaque évènement, ce sont des lamentations, justifiées d’ailleurs, des citoyens. Qu’il s’agisse des vacances estivales, de la rentrée scolaire, du mois de ramadhan ou de la fête de l’Aïd, il est toujours question de dépenses pour des citoyens qui s’enfoncent de plus en plus dans la misère. “Pour une Algérie meilleure”, il y a deux décennies de cela ou encore présentement “Pour une Algérie digne et forte”. Ce ne sont là que des slogans, sinon il n’y a aucune Algérie meilleure que l’autre ni ne reste de dignité chez un peuple affamé. Qu’adviendra-t-il du peuple algérien si demain le pétrole chute jusqu’à l’abîme pour stagner à un bas prix pendant une petite année seulement ? …

A. Gana

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