Pourtant, on n’a pas cessé de nous ressassér que, pour cette année, “tous les moyens seront mis en œuvre pour réussir une saison exceptionnelle…” Les moyens dont parlaient nos officiels consistaient à nettoyer quelques plages et à rénover certaines pistes. On n’a rien vu de plus.
Que de fois on a lu dans les journaux que la wilaya de Tizi-Ouzou s’apprête à recouvrer son statut de région touristique. Que de réunions et autres conseils de wilayas ont été consacrés au secteur et aux moyens de le booster et de le relancer, mais sur le terrain, l’on n’a constaté que de maigres avancées.
Et ce ne sont pas les chiffres de la protection civile, qui avancent un net regain d’intérêt pour les sept plages surveillées de la wilaya par rapport à l’an passé, qui vont nous contredire : l’essor touristique d’une région ne se mesure pas au nombre de visiteurs mais aux capacités de cette même région à attirer le touriste. Pour le cas des plages de la région, d’aucuns nous diront qu’ils s’y sont rendus soit pour leur proximité, soit par dépit… Car il faut bien rappeler que l’été de la Kabylie cette année était particulièrement chaud, et les canicules générées par les innombrables feux de forêt ont poussé des milliers de citoyens à se réfugier dans les plages, n’importe quelle plage !…
Mais de cette multitude de défaillances, aussi bien sur le plan structurel, organisationnel que technique, il est parfois inutile de s’étaler, car décriées et mises à nû à maintes reprises sans que cela puisse servir à grand-chose, mais ce qui est encore plus inquiétant, c’est que la saison de cette année a été fortement secouée par une multitude d’actions terroristes qui ont destabilisé la quiétude de la population locale de haute montagne ainsi que celle des régions côtières. Pour les deux mois de juin et juillet, l’on a compté près d’une vingtaine d’attaques, aussi sporadiques que meurtrières. Les localités d’Azeffoun et Tigzirt, les deux principales stations balnéaires de Tizi-Ouzou, ont été particulièrement touchées par cette poussée terroriste.
D’ailleurs, pour l’anecdote, le dernier attentat signé en Kabylie remonte à la journée d’avant-hier à… Tigzirt.
De fait, que pouvait-on attendre d’une saison estivale mal ou peu préparée jumelée à un climat sécuritaire pas du tout rassurant ? Rien ! Et l’approche du ramadan a déjà tout achevé…
Ahmed Benabi