A Béjaïa, au premier jour du mois de ramadan, samedi, l’ambiance était des plus moroses.
Les habitants de la ville, mines blafardes, ne se bousculaient pas aux portes des épiceries et du souk. Ce n’est guère à cause de la chaleur torride du mois d’août, mais en raison de la cherté des produits alimentaires.
Les prix ! Voilà la véritable équation qui n’arrivent pas à résoudre les citoyens notamment ceux ayant un revenu faible. “Excessif !”, s’accordent-ils à dire. Plus explicite, Mourad se demande : “Comment peut-on répondre aux besoins les plus élémentaires de nos familles avec cette flambée des prix ?” D’un avis unanime, toutes les personnes interrogées hier, samedi, premier jour de ramadan, estiment qu’il est pratiquement impossible de subvenir aux besoins de leurs familles sachant que nous sommes à la fin du mois. Pour Mourad, “le trou dans le budget mensuel devient de plus en plus intenable. Donc il serait absurde de se perdre dans les calculs qui ne mèneront nulle part. D’ailleurs, ils sont infinis. Et dire que l’on pourrait maintenir un certain équilibre entre les dépenses et le revenu ça me paraît irréalisable, sinon relevant de l’impossible”. Dès avant-hier, les prix, par exemple, des fruits et légumes ont flambé. Conséquence ? Les citoyens ne savent plus de quel sein se nourrir ! Sur les étals du souk de la ville, les prix affichés par les commerçants donnent le vertige : la pomme de terre entre 30 et 45 DA, la courgette 80 DA, les carottes entre 50 et 70 DA… Les prix des fruits sont encore plus exorbitants: les raisins entre 100 et 150 DA, la pastèque entre 25 et 35 DA, le melon entre 50 et 70 DA, les pêches à 300 DA, la pomme à 200 DA… En une seule journée, seulement les prix des fruits et légumes ont connu une hausse sensible. Selon des citoyens, les prix affichés, hier, ne sont pas ceux affichés au marché hebdomadaire jeudi dernier. “J’ai fait mon marché hebdomadaire jeudi dernier et je constate que les prix ne sont plus les mêmes. Il y a une hausse sensible des prix”, s’indigne Hamid.
Il va de même des prix des viandes. La viande bovine est cédée à 750 DA, le kilo, la viande ovine à 800 DA, le foie 13 000 DA, biftecks 1 000 DA et le poulet reste toujours inabordable.
Même si son prix a connu une certaine baisse, il n’en reste pas moins que les petites bourses n’arrivent toujours pas à se payer un poulet bien complet. Son prix, hier, au marché d’El-Khemis est de 300 DA le kilo. Avant, il se vendait à 350 DA le kilo. “A chaque mois de ramadan, le même scénario se répète. Les prix des différents produits flambent sans que l’on sache les véritables raisons de cette envolée”, fustige Karim, professeur au lycée.
Les commerçants de leur côté se défendent d’être derrière cette hausse des prix, en revoyant la balle aux grossistes qui seraient, selon eux, derrière toute spéculation.
Il reste cependant que le citoyen flamba est le dernier à en pâtir. Pourtant, les services de contrôle de la DCP sont sur le terrain pour veiller justement au respect des lois en vigueur notamment le respect des prix des produits réglementés.
D. S.
