L’Association des moudjahidine de la Fédération du FLN en France vient de commémorer son 51e anniversaire de l’ouverture du second front armé sur le sol français. Une date qui coïncide avec le 25 août 1958, baptisé “une nuit rouge”. L’ouverture de ce second front armé, dont l’un des objectifs stratégiques était la dispersion des forces coloniales, est de soulager l’ALN au moment où le général De Gaulle avait proclamé que la France s’étendait de Dunkerque à Tamanrasset. Selon les témoignages de cette fédération, à l’ouverture de ce second front, le gouvernement français était loin d’imaginer ce haut degré de mobilisation et d’organisation engagé de la part des immigrés algériens en France. À cette époque, ajoute la même source, un nombre important d’Algériens issus de l’immigration a rejoint les rangs de la Fédération du FLN en France. Les premières opérations ont débuté par un entraînement de commandos choisis au sein de l’Organisation Spéciale (OS), en envoyant quelques éléments en stage dans une base de l’ALN sise au Maroc. Parmi les actions menées en France par ce second front armé, le sabotage des voies ferrées, la destruction du grand dépôt de stockage du carburant dans la banlieue nord de Marseille. L’incendie, raconte la fédération, a ravagé 8 000 mètres cubes de carburant. D’autres raffineries ou dépôts de carburant ont fait ainsi l’objet de “sabotage réussi”. Les attaques contre des objectifs économiques ou militaires se sont poursuivies tout le mois de septembre de la même année. L’Association des moudjahidine en France cite la nuit du 27 au 28 août à Paris, où un commandos de l’OS a accroché une patrouille de police dont trois membres ont été tués. “La liste est longue de ces actions préparées avec soin et réalisées par des militants dont certains y ont perdu la vie”. Les conséquences des ces attaques menées en territoire français étaient selon ladite fédération «multiples et positives sur l’immigration qui subissait depuis le 1er Novembre 1954 de nombreuse vexations, injustices et autres formes d’humiliations”. Cette mobilisation, en effet, a donné naissance à l’une des manifestations les plus marquantes dans l’histoire de la Révolution algérienne. “Les manifestations du 17 octobre 1961 étaient une suite logique du 25 août 1958”, estime la Fédération du FLN en France qui a ainsi porté la guerre sur le sol même de l’ennemi, ce qui a été à ce jour pour les militants de la cause nationale, une date unique dans l’histoire des luttes de libération dans le monde. Pour cela, et un demi-siècle plus tard, la Fédération du FLN en France revendique solennellement que la date soit célébrée officiellement à l’instar des dates historiques qui ont marqué la Guerre de libération.
Par ailleurs, les deux dates historiques dans le processus de la lutte de libération nationale étaient célébrées ainsi. Il s’agit en, effet, du 20 Août 1955 portant sur l’offensive généralisée de l’ALN dans le nord constantinois, et le 20 Août 1956, date historique de la tenue du Congrès de la Soummam. Ce dernier a permis au FLN et à l’ALN de procéder à l’analyse et à l’évaluation de la situation nationale depuis le déclenchement de la Guerre de libération. Les déclarations de la Fédération du FLN en France ont porté également sur les décisions portant sur la structure de la révolution d’une part, et la définition du programme politique et militaire d’autre part. Ces deux évènements marquants, ajoute l’association, ont
“contribué grandement au renforcement du mouvement de libération nationale”.
Akli Slimani