Complément d’information

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n Par : Chabane Lhadj Mohand dit Samir Chabane

Afin d’éviter toutes fausses interprétations, il est nécessaire d’apporter un complément d’information à une question qui m’a été posée par votre journal du 14/08/2009 dont la réponse a été mal formulée sans doute et de manière involontaire. Les questions qui m’ont été posées concernaient le premier groupe de l’histoire de la musique moderne en Algérie, en l’occurrence le groupe “Les Abranis”.

Ce groupe de quatre membres, amis de jeunesse, auteurs, compositeurs et interprètes se sont donnés comme nom les Abranis pour désigner leur formation musicale. Les quatre membres co-fondateurs de ce groupe sont : Samir Chabane, Karim Abdenour, Shamy El Baz et Madi Mahdi. Ce nom qu’ils se sont donnés est déposé à la SACEM qui est un organisme universel chargé de la protection des appellations déposées et de la défense des intérêts de ses dépositaires. Il me semble utile et nécessaire d’apporter une précision concernant toutes autres utilisations de ce nom de groupe, notamment lorsque celle-ci et motivée par l’objectif d’en tirer des profits purement personnels sans avoir été autorisé par ses dépositaires légals peut être considéré comme étant frauduleux et tomber sous le coup de la loi.

Le rectificatif à apporter concerne la question suivante : (Vous avez quand même fini par quitter le groupe. Peut-on connaître les raisons ?). Dans ma réponse à cette question, j’avais déclaré que notre groupe était inactif et n’a donc pas produit ne serait-ce qu’une note de musique pour la simple raison que notre matériel de musique était bloqué en Algérie alors que nous quatre nous nous trouvions en France. J’avais signalé au passage que j’étais le seul membre du groupe à avoir une activité salariale régulière, de ce fait, toute ma paie passait dans les dépenses du groupe.

Le mot Groupe incluait du fait notre ami Shamy qui est également membre à part entière. Il y a lieu de préciser que Shamy El Baz n’habitait pas avec les autres membres de notre groupe et de ce fait, il n’est pas concerné par la dépense que j’assumais.

Si cette révélation a été rapportée dans mes propos, mon intention n’avait aucun objectif de froisser la fierté de quiconque, notamment celle de mes amis pour lesquels je garde tout au fond de mon être une amitié loyale, sincère et entière; au-delà du temps passé et de l’espace qui nous sépare, mon intention n’était autre que d’apporter la preuve de mon dévouement au groupe Abranis, notamment lorsque celui-ci semblait être en péril. J’ajoute que deux choix se sont posés à moi pendant cette période… mes amis ou ma famille, dont j’avais l’entière charge de faire vivre une famille qui se compose de treize personnes dont neuf mineurs. Instinctivement, j’avais fait le choix irréfléchi celui d’aider les premiers au détriment des seconds.

Ce choix semble idiot pour beaucoup de lecteurs. Je peux cependant affirmer que je ne souffre d’aucun regret, j’ai ma conscience tranquille dans la mesure où je n’ai attendu, ni espéré une quelconque reconnaissance d’aucune sorte.

Si j’ai été amené à faire un certain nombre de révélations sur ce groupe légendaire qui avait révolutionné la façon de faire la musique en Algérie. C’est pour la simple raison qui fait que j’essayais de rompre le long silence que certains membres fondateurs avaient observé et qu’ils lui ont donné ses lettres de noblesse en son temps. Une mise au point était imposée d’elle-même afin de rétablir un certain nombre de vérités. Tant de choses ont été dîtes, tant de points de vue ont été affirmés sur les ondes, l’histoire de ce groupe a été écrite et commercialisée sur cassette-vidéo et qui ne reflétait pas toute la vérité historique du groupe.

Mes révélations faites à votre journal n’avaient aucun objectif de nuire à quiconque, elles ont pour but de dissiper la confusion dans l’esprit des jeunes générations qu’ils font entre d’une part le groupe Abranis authentique et les Abranis qui ont été créé par le duo Karim et Shamy, après la dissolution du premier groupe véritable, qui avait révolutionné la musique algérienne en général et kabyle en particulier. Leur jeunesse, leur joie de vivre, leur inventivité et leur comportement scénique avait séduit et influencé toute une génération d’hommes et de femmes qui ont atteint à présent le siècle de la vie des parents, voire de grands-parents. La page d’histoire qu’ils ont écrit ensemble dans la musique algérienne doit rester ce qu’elle est, nul membre aussi cofondateur soit-il n’a le droit de porter atteinte ni ternir cette image qu’ils ont imprégné dans la mémoire collective en tant que première formation historique de la musique moderne en Algérie.

Chacun est libre d’avoir un comportement qui lui semble convenable, chacun a droit à des états d’âmes dans la mesure où il les affichent en leur nom personnel.

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