Mécontentement et violences

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Des affrontements sont déclenchés dans plusieurs wilayas de pays, faisant des centaines de blessés et d’arrestations.

La rue algérienne gronde et bouille au rythme des scènes de colère. Les habitants de la localité de Tirmitine, qui a connu des émeutes déplorables, ces derniers jours, avec en prime le saccage du siège de l’APC et l’arrestation de 10 citoyens sont montés au créneau, en bloquant la RN 24, à proximité de la casse-auto de Mohamed Ksari.La genèse de ces manifestations est due au choix du terrain pour la réalisation d’un lycée. Un choix qui a été arrêté par l’administration sans consultation avec les comités de villages, expliquent les villageois. La paisible commune de Chechar, au sud de la wilaya de Khenchela, a été le théâtre de manifestation, au cours de cette semaine.

Pour le deuxième jour consécutif, les citoyens de cette paisible commune ne décolèrent pas et continuent de protester. Les manifestants sont même passés aux actes en incendiant des locaux et en saccageant des biens publics et privés.

Pour cela, près de 70 personnes ont été arrêtées durant ces trois derniers jours de révolte. Plusieurs blessés ont été dénombrés notamment parmi les forces anti-émeutes, dépêchées des wilayas limitrophes pour maîtriser la situation et disperser les manifestants.

Notons que les habitants de cette commune sont sortis samedi dernier dans la rue pour crier leur révolte et ce directement après la rupture du jeûne. Ils ont commencé par mettre le feu au siège de la direction des ressources en eau.

Les citoyens se sont attaqués frontalement aux forces de l’ordre en leur jetant des pierres. Les policiers, eux, riposteront en utilisant les bombes lacrymogènes afin de disperser la foule qui s’est mise à tout saccager sur son chemin. D’après nos sources, cette grogne des citoyens est due au choix d’un terrain destiné à l’implantation d’un hôpital. La direction des ressources en eau avait refusé, pour sa part, de céder un terrain plus approprié pour une telle réalisation. Il y aussi d’autres raisons de mécontentement comme le problème d’alimentation en eau potable, la détérioration de l’état des routes et les coupures d’électricité et de l’éclairage public.

De crainte que les incendies se propagent à d’autres institutions et/ou biens publics, les autorités ont procédé à un renforcement sécuritaire autour du chef-lieu de wilaya. Ces émeutes ont perduré jusqu’à dimanche.

La route principale reliant le siège de l’APC, au chef-lieu de wilaya et vers la wilaya de Biskra n’est toujours pas rouverte. Une délégation de notables de cette ville a tenté de ramener le calme en rendant visite au chef de daïra et en négociant la libération des personnes arrêtées. En vain, les autorités sont restées inflexibles.

La wilaya de Béjaïa a eu aussi sa “part’’ de violence durant ces premiers jours du mois “sacré’’. Les citoyens de la localité de Tizi n’berber à l’Est de cette wilaya sont sortis ces derniers jours, par centaines pour occuper la rue principale et stopper toute circulation automobile. C’est la décision des transporteurs en commun d’augmenter le prix du billet de transport relevé unilatéralement de 5 DA qui a mis le feu aux poudres. Les citoyens refusent, ainsi, de débourser 30 DA pour parcourir une distance de quelques kilomètres seulement.

En somme, le mois de ramadan de cete année censé être le mois de rahma ne se démarque pas des autres mois où ce genre de violence est légion.

Yahia Maouchi

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