Les années passent et le problème d’eau reste toujours pendant. Rien qu’à voir le spectacle qu’offre la vue des files d’attente dans les deux fontaines du village, on peut se faire sa petite idée sur le calvaire que subissent les villageois dans le domaine.Du petit matin jusque tard dans la soirée, les deux points d’eau (Tala L’djemaâ et El Hammam) sont pris d’assaut par une foule bigarrée dans un brouhaha indescriptible. L’on discute à haute voix, l’on se chamaille des fois et l’on attend impatiemment son tour. Les bêtes de somme utilisées pour le transport, attachées dans les environs immédiats des fontaines, participent elles aussi à la partition ambiante. Elles braient, pétaradent, et s’ébrouent gaiement. De mémoire d’homme, ce genre de scènes se répète toujours à Tifra en été. Concernant l’eau qui arrive dans les foyers, elle est aussi rare qu’un merle blanc. Vétusté du réseau, manque de planning dans la distribution des pompes fragiles qui tombent en panne à tout moment… Rien ou presque ne va dans ce secteur qui ne cesse depuis des lustres de provoquer, l’ire des citoyens. Jamais secteur n’a autant fait parler de lui, en mal bien sûr, dans le village que celui de l’eau. L’été à Tifra se conjugue toujours avec sa rareté et les désagréments qui l’accompagnent.
Boualem B.
