“Jouer à la Jsk est la plus belle des choses qui m’est arrivée dans ma vie”

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Rubrique animée par Hamid Oukaci

La Dépêche de kabylie : Pour commencer, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Salem Amri : Je suis né en 1949 a Ahfir, un village de la commune d’Imqouhal dans la daïra d’Iferhounene. J’ai passé une partie de mon enfance en France avant de revenir en Algérie et plus exactement à Rouiba où je vis jusqu’à ce jour.

Comment êtes-vous venu au monde du football ?

Comme tout jeune de mon époque, j’ai commencé à taper dans le ballon dans mon quartier à Rouiba, de temps en temps, des joueurs de l’équipe locale venaient assister à nos rencontres, et sur insistance de ces derniers, que j’ai signé ma première licence avec le club de Rouïiba en catégorie cadet en 1964, et depuis, j’ai passé six années avec ce dernier. J’ai intégré l’équipe seniors à l’âge de 18 ans, j’ai même affronté la JSK quand elle jouait en division d’honneur.

Justement, comment avez-vous rejoint la JSK ?

Mes premier contacts avec la JSK remontent à l’époque du président Abtouche, Ben Fedda qui était mon entraineur à Rouiba, a voulu me ramener avec lui à la JSK, mais le destin a voulu que j’intègre la Jsk en 1971 par le biais d’un dirigeant, Ould Hamouda en l’occurrence, qui m’a présenté au défunt Abdelkader Khalef. J’avoue que le contact a été vite établi, étant donné que j’avais affaire à un brave homme et en plus de cela, j’ai été sélectionné en équipe nationale A, donc, j’ai été international, sans oublier bien sûr mon rêve, dès mon jeune âge de défendre les couleurs de la JSK.

Vous étiez adulé par le public de Rouiba et puis d’un coup, vous avez changé de club, est ce que cela ne vous a pas crée de problèmes ?

Sincèrement, j’ai senti que le public de Rouiba n’a pas avalé mon départ mais tout de même, j’ai pris cette décision que je ne regrettais pas bien entendu, car j’ai joué dans un grand club qui représentait toute une région, voir une identité.

Racontez-nous vos débuts avec la JSK ?

Tout d’abord, il faut que vous sachiez que j’a fait un sacrifice pour jouer à la JSK. J’ai été obligé de passer une année blanche où comme l’appellait à l’époque, signer une licence B avant d’être qualifié. Personnellement, j’ai passé des moments difficiles durant la saison 1971-1972. Je n’ai joué aucun match officiel, moi qui était titulaire à Rouiba, mais j’avoue tout de même que les dirigeants de la Jsk étaient à mes cotés, d’ailleurs, on me considèrait comme un élément actif.

En venant d’un autre club, est-ce que vous n’avez pas de problèmes d’intégration ?

Pas du tout, au contraire l’intégration était parfaite tout d’abord, je suis un enfant de la région donc quelque part, je n’étais pas dépaysé, en plus de cela, je connaissais la majorité des joueurs surtout ceux de l’équipe nationale espoir. Néanmoins, je reconnais que les débuts étaient un peu difficiles, car en venant d’un club d’une petite ville vers un grand club comme la Jsk qui jouait en division une, il y avait une terrible pression

Comment avez-vous géré cette pression ?

Avec le temps, je me suis habitué, en plus cette pression est justifiée, car il y avait que le stade où on pouvait s’exprimer et se défouler. Avec le recul, je trouve que c’est tout à fait légitime vu l’enjeu et surtout la particularité de la JSK qui représentait toute une région.

Vous faites partie de la génération qui a offert à la JSK son premier titre de championnat, comment avez-vous vécu ce sacré ?

Cela était très difficile vu les concurents de l’époque, mais avec le travail et le sacrifice, on a réussi à décrocher ce premier titre qui est à mon avis, le point de départ pour la grande JSK. Souvenez-vous que l’année d’avant, on avait échappé à la relegation et ont était condamné pour assurer le maintien à battre le MOC, ici même à Tizi Ouzou. Chose faite Dieu merci. Pour ce qui est du titre, on l’a fété comme il se doit dans une liesse et une joie indescriptible.

Quels sont les moments forts que vous avez vécu avec la Jsk ?

Honnêtement, j’ai passé les meilleurs moments de ma vie avec la JSK, c’est grâce à elle, que je me suis fait un nom, j’ai connu des gens, j’ai gagné des titres et j’ai réalisé mes rêves. Sans me vanter, je dirai que la meilleure chose qui m’est arrivée dans ma vie est d’avoir joué à la JSK.

Durant votre carrière vous avez évolué dans plusieurs postes, quel est le secret ?

Au début de ma carrière avec Rouiba, je jouais comme avant-centre, ensuite, j’ai joué avec la Jsk au milieu du terrain durant les trois premières saisons, et enfin, ailler droit à partir de 1975, c’est dans ce dernier poste que je me sentais très à l’aise, d’ailleurs en 1976, j’étais même contacté par un club français qui s’appelle SETE, les dirigeants de ce club m’ont vu à l’œuvre durant le stage d’intersaison que nous avons effectué en France, et ils ont sollicité mes services. A l’époque, il te faut une autorisation, donc faute de cette dernière, je n’ai pas tenté une expérience professionnelle.

Etant attaquant vous avez marqué beaucoup de buts, quelle est la réalisation qui vous ai restée en tête ?

Durant ma carrière, j’ai marqué effectivement beaucoup de buts, mais le but qui m’a vraiment marqué, c’était celui que j’ai inscrit face a la DNC dans les quarts de finale de la coupe d’Algérie, on était à égalité un but partout et j’ai marqué le deuxième but, d’un retourné acrobatique, finalement on a gagné par trois buts à un.

Quel est l’entraîneur qui vous a le plus marqué ?

Durant ma carrière, j’avais connu beaucoup d’entraineurs que ce soit à Rouiba où à la jsk mais je dirais que le duo khalef-zyvotco resteront pour moi, les meilleurs de ma carrière, car ils sont complémentaires d’ailleurs, leurs résultats parlent pour eux.

En quelle année avez-vous quitté la JSK ?

J’ai contracté une méchante blessure au genou qui m’a éloigné des terrains, donc j’ai décidé d’arrêter de jouer, mais j’ai intégré directement le staff de la jsk en 1981, l’année d’après, j’ai rejoint le staff administratif.J’ai joué aussi durant une année avec El-kahla d’El-Harrach en 1983, enfin, je suis revenu à Rouiba pour terminer ma carrière de joueur en 1984.

Vous avez complètement quitté le monde de football ?

Absolument, j’ai consacré mon temps pour mes affaires personnelles jusqu’à 1993 où j’ai présidé les destinées du club de Rouiba pendant trois années, j’ai essayé de donner tout ce que j’avais pour ce club durant tout mon mandat, et puis je me suis retiré en 1996, depuis, le président de la JSK m’a contacté à plusieurs reprises mais j’ai décliné l’offre à cause de mes activités professionnelles.

Si on parle de l’équipe nationale, comment voyez-vous son prochain match contre l’Egypte ?

C’est un match très difficile, on ne peut pas imaginer de scénario durant cette rencontre, car en 90 minutes tout est possible ; mais je reste optimiste pour cette équipe qui a pris de l’ampleur, je dirai qu’heureusement, on a des professionnels qui ont l’habitude de jouer sous pression, et surtout, cette génération qui a un défi à relever, je souhaite de tout cœur la qualification de l’Algérie.

Un dernier mot pour conclure ?

Tout d’abord, je vous remercie pour cet espace que vous m’avez réservé afin de rémémorer mon vécu dans la balle ronde, je profite de cette occasion pour souhaiter un prompt rétablissement à mon ami Aouis Kamal, je souhaite aussi que l’équipe nationale se qualifie au mondial sans oublier la Jsk, à laquelle je souhaite plein de succés.

H. O.

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